La Monarch pride édition samedi 28 juin 2025

Hier, soirée Monarch spéciale Pride Edition !

Elle commençait dès 15h, mais ayant quelques obligations et souhaitant participer un brin à la gay pride, je ne m’y rends qu’à 20h, alléchée par le concert prévu…

J’apprends en arrivant que la fête est menacée. Les organisateurs se sont dépensés sans compter pour nous offrir une soirée exceptionnelle, libre et festive, mais les promesses ne pourront pas être tenues : une intervention policière interdit la nudité, les playrooms, et le labyrinthe des plaisirs où je me faisais une joie de me perdre !
Je n’en reviens pas ! En ce jour de gay pride, où l’on fête la liberté, la tolérance, le droit d’aimer qui on veut… une journée et une nuit sous le signe de l’amour universel… Des riverains grincheux ont protesté en évoquant l’environnement familial du bois de Vincennes (ce qui n’a pas de sens : les organisateurs ont pris soin de protéger les lieux extérieurs par des bâches. Tout le monde arrive en tenue de ville, et se change à l’intérieur) ; et un media parisien a produit un article à charge (avant de se raviser, mais le mal était fait). Ils se sont ligués pour gâcher la fête et alerter les autorités.
La police s’est invitée, elle effectue des contrôles, les vigiles surveillent les agissements des participants, au point d’empêcher certains rapprochements. Il semblerait que l’on ne peut plus s’embrasser en dansant, les contrevenants sont aussitôt séparés ! C’est pourtant l’un des grands plaisirs de la vie depuis le collège ^^
(Heureusement, au fil des heures, la surveillance se relâche, la soirée a prouvé son côté safe et rassuré sur son sérieux. Tout le monde se détend, l’esprit de la Monarch peut s’épanouir à nouveau, en toute discrétion, au cœur de la fournaise (je jette un voile pudique, je redoute que la police de la vertu ne me tombe dessus aussi, les temps ne semblent guère propices !)

Une soirée révisée donc, sans jeux SM ou sexuels… mais ce n’est pas ça qui va nous abattre, et on est bien décidés à profiter de la fête, car il n’y a pas que le sexe dans la vie ^^ : il y a aussi, les concerts, les échanges autour d’un verre sous les étoiles, les retrouvailles surprises, les rencontres, les jeux de séduction, l’ivresse de la danse… et la Monarch nous propose un cocktail de tous ces plaisirs !
Tous les ingrédients sont réunis pour passer une excellente soirée, même si nous sommes privés de donjon, de dark rooms, et de nudité. Déjà il y a nous et la musique techno ! Les participants affluent et je me mêle au bain de foule avec un bonheur sans mélange ! J’adore me retrouver au milieu d’inconnus ^^

Différentes espaces s’offrent à nous :
– Une grande terrasse où l’on trouve des stands (goodies Monarch, les beaux accessoires de La nuit venue), des sièges à foison pour se poser au frais….
– Deux dance floors : le premier, immense, avec ses banquettes et sa clim, ses deux bars, sa scène ; le second, plus cosy, devient une véritable fournaise au fil du temps. Je vais parfois profiter de ce « hammam » avant de me rafraîchir en arpentant les terrasses,
Et au détour d’un couloir, un panneau fléché indique « plage » ! Je découvre un vaste espace extérieur tapissé de sable, digne d’un club Med avec ses transats, ses bars, ses lampions, et ses espaces de jeux (pétanque, baby-foot). Une promenade irréelle, comme un rêve éveillé ! Nous sommes très loin de Paris tout à coup…
J’ai tenté de dessiner un plan, mais il ne rend pas hommage à la plage, trois fois plus grande que tout le reste en réalité :

Le concert tarde à commencer, tout le monde profite de la plage, et les retardataires venant de la gay pride ne sont pas encore tous arrivés. Soudain, nous sommes tous appelés à rejoindre le principal dance floor. Magloire joue les Monsieur Loyal et présente les artistes : les Sister Queen dans de magnifiques tenues chantent leurs succès autour des drag queen ; Diva Avari reprend de grands grands tubes et entraîne tout le monde avec elle ; Téo Lavabo vêtu d’une combinaison colorée fait un tabac, entouré de deux danseurs à l’énergie communicative (mention spéciale à celui portant un maillot de bain rose, jouant si bien de ses lunettes de soleil !)
Afida turner clôt le spectacle avec humour, provocation, flanquée d’un garde du corps impressionnant, d’un calme tout en contraste. Des tubes universels sont repris en cœur…

Et puis la techno prend le relai et nous emporte jusqu’au bout de la nuit, dans un ouragan de son et un tourbillon de rencontres ! Cette musique comporte une part de magie : rythmée, hypnotisante, lancinante, elle nous fait danser des heures sans fatigue, balaie toute timidité et nous encourage à aller les uns vers les autres ! Les gens ont de l’amour à revendre en ce soir de gay pride, et je profite avec joie des élans de love et des câlins d’inconnus (mais ce matin, je constate que ma robe s’en souvient, un hug un peu trop pressant d’un garçon portant un harnais hérissé de pointes l’a toute picotée d’éraflures)
Je m’attarde surtout sur le principal dance-floor me réjouissant des retrouvailles d’amis, des rencontres… On échange parfois nos comptes Instagram entre inconnus (pourquoi ? On n’a jamais le temps de se revoir ^^, mais se recroiser à d’autres Monarch sera un plaisir !)
Des inconnus me reconnaissent, ce qui me surprend toujours, et un couple m’a même dit qu’il était là grâce à moi ! (J’espère que la soirée leur a plu)
On me propose un after, je prête une oreille intéressée… Hasard, c’est tout près de chez moi ! Est-ce que pour une fois, je vais céder aux sirènes des afters ? Mais je préfèrerais aller à l’after de la Monarch, au Who, que m’endormir à moitié sur des canapés inconnus… Je temporise :
— Bon, on en reparle en fin de soirée, on verra !
Mais on ne s’est jamais recroisés…

Je guette les performances, et je suis présente au rendez-vous devant la scène pour admirer Roxy et ses soumis. Ils portent des masques d’animaux qui les déshumanisent et les transforment en créatures fetish : je compte un chaton, une chatte, un poney, deux chiens… toute une ménagerie ! Avec l’autorisation de leur maîtresse, je ne résiste pas à l’envie de jouer un peu au pet play, en espérant ne pas les déconcentrer ! Car bientôt, ils seront fouettés, flagellés…
J’ai beaucoup aimé en particulier la mise en scène de la seconde performance : Roxy apparaît en nonne de latex avec son voile blanc, ses soumis en moines, certains portant religieusement des cierges. Trois soumis sont emmaillotés de cellophane noire, ils reçoivent de la cire directement dans la bouche, sont fouettés… Une soumise est ensuite entourée de fil de fer barbelés, tandis qu’un soumis voit son sexe cloué sur une planche en bois. C’est saisissant à regarder, je dois rassurer mon voisin qui n’a jamais vu ce type de performances !
J’ai beaucoup aimé aussi la danse de feu de Mike Garcia, avec sa lance placée au « bon endroit » qui lance une gerbe d’étincelles finale ! Il joue avec le feu, ne fait qu’un avec lui, se caresse avec ses torches, les éteints de sa bouche, crache du feu…

La soirée se déroule pour toujours, le temps n’existe plus, nous dansons comme si demain n’existait pas, prisonniers d’un sortilège pour notre plus grand bonheur…. Mais quelques signes alarmants surviennent : la plage ferme, les terrasses aussi, puis le second dance floor… La soirée se resserre de plus en plus, notre espace vital se réduit, les derniers irréductibles sont tous rassemblés dans le principal dance floor.
Il est déjà 5h30, je réussis à m’extraire de la soirée, dans la douleur et le regret, mais je n’ose imaginer la queue au vestiaire à la fin de la soirée, tant les gens continuent de danser éperdument, sans se soucier de sa fin imminente.
Des amis me lancent :
— Viens, on va a l’after de la Monarch, on t’emmène en voiture !
Je suis tellement tentée, mais mon corps dit « pouce » et prend le pas sur mes envies ; l’after se déroulera dans mon lit !
(Je pense que j’aurais aimé m’attarder plus longtemps sur place, mais la perspective de bouger a raison de mon envie de danser)

Pour venir les prochaines fois à La Monarch

La Monarch sur Instagram
Infos et billets en vente sur Shotgun, abonnez-vous !

La fête et la liberté sont en danger à Paris

Je ne peux m’empêcher de réagir sur ce qui s’est passé :

Paris, soi-disant la capitale de l’amour….
Pourquoi Paris se révèle régulièrement si frileux, et cherche des noises aux soirées kinky, sexo… La Monarch est l’une des soirées les plus engagées, les plus innovantes, et ne ménage pas ses efforts pour nous organiser des soirées complètement dingues. Mais l’équipe doit endurer une épée de Damoclès au-dessus de sa tête qui met en péril des semaines de travail : la menace d’interdit au dernier moment par des services de police qui en veulent à notre liberté !
Quel est le problème de Paris avec le sexe, les soirées gay, queer, lgbtq+ ? Pourquoi leur causer des soucis aussi souvent, je ne comprends pas ! (n’y a-t-il pas plus urgent ?) Ces soirées prônent la liberté d’aimer qui on veut ! Je me suis toujours sentie si bien accueillie, entourée – alors même que je ne fais pas trop partie du cœur de cible a priori ^^ Cette liberté-là est précieuse, primordiale !
J’ai traîné mes guêtres dans toutes les soirées sexo, poussée par une curiosité inextinguible, et ces soirées techno-love ont vraiment une place à part dans mon cœur ! Joyeuses, festives, offrant une facilité de rencontres, de communion avec son prochain, de love universel comme nulle par ailleurs ; autant de valeurs qui nous poussent à y retourner encore et encore… et Paris menace de les compromettre, dès qu’une soirée de grande ampleur s’organise !
Je crains que les organisateurs ne se découragent face aux difficultés, je redoute qu’ils jettent l’éponge…
En tout cas, il ne faut pas se tromper de « coupable »! Les organisateurs de la Monarch avaient tout prévu, tout sécurisé, obtenu les autorisations nécessaires… Je comprends que des participants partagent leur déception sur les réseaux sociaux, mais ce n’est pas la faute de la Monarch si les conditions ont changé au dernier moment : les autorités sont revenues sur leurs autorisation, poussés par quelques râleurs qui ont oublié ce que c’est que faire la fête et un article de journal. Il y a quand même trois dates dans l’année où l’indulgence devrait être de mise : le 31 décembre, la fête de la musique, et la gay pride !

La fête, l’amour libre, la liberté d’être soi sont menacés à Paris, et je ne comprends pas pourquoi : de quoi les gens ont peur ? Qu’est-ce qui les dérange dans ces soirées ? Sont-ils simplement aigris, jaloux… ?

[EDIT] le communiqué de la Monarch posté le 30 juin 2025

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos de l’auteur

Blogueuse et autrice

Ce message d’erreur n’est visible que pour les administrateurs de WordPress

Erreur. Aucun flux trouvé.

Veuillez aller sur la page de réglages d‘Instagram Feed pour connecter votre compte.