Passion, d’Arthur Vernon

    Mercredi 29 juin, je suis allée à la première projection du court-métrage Passion. Un thriller post-apocalyptique teinté d’érotisme disait la présentation. Aimant tout autant la SF et l’érotisme, j’étais curieuse de le découvrir.

    En guise de mise en bouche, la séance commence par un autre cours métrage, La légende des Filles d’Eve et du Serpent bien déjanté, rythmé, intense, qui m’a clouée de surprise sur mon siège : les coulisses d’une troupe de théâtre, les difficultés en raison du caractère érotique de leur pièce, les réactions des spectateurs… la liberté sexuelle, ce n’est pas encore gagné ! Une histoire racontée par un personnage du futur, qui lui profite de cette liberté sexuelle chèrement acquise grâce à ces comédiens (mais il n’avait pas l’air très heureux 😉 ) Après ce « choc » visuel, j’étais prête à tout !

    Passion s’est révélé très différent, avec un déroulé de scénario plus « classique », – mais la mise en scène ne l’était pas 😉 –

   Je suis tout de suite rentrée dans l’histoire, avec même un frisson de joie et d’excitation (de la SF !). La première scène nous présente un groupe de scientifiques gisant sur le sol d’un laboratoire dévasté. Ils sont malades, contaminés par un virus, et l’antidote disponible s’est brisé sur le sol. Il reste seulement quelques gouttes sur le carrelage. En les léchant, il y a tout juste de quoi soigner une personne, et lui permettre d’aller préparer de l’antidote pour tout le monde dans un autre labo. Il ne reste que deux heures avant que tous ne meurent.

    Le plus jeune se porte volontaire pour cette mission difficile, voire impossible vu le timing serré. Il promet de tout donner et l’espoir renaît dans le groupe. Il s’élance sur sa moto, mais au lieu de se rendre au labo prévu, il retrouve son amante et l’aime passionnément.

    Les deux principaux acteurs s’investissent particulièrement dans leur rôle ! Ils font l’amour, réellement, avec tendresse, naturel, plaisir, sans suivre les codes du X, où tout est toujours trop fort, excessif, outré… Cette scène érotique s’intègre parfaitement dans l’histoire, un moment de joie pure alors que le monde extérieur s’écroule… Beauté des jeunes corps en pleine santé qui s’emêlent, et contrastent avec les scientifiques malades dans leur décor froid.

    Arthur Vernon revient sur le message qu’il souhaite transmettre à travers son film. Nous sommes de passage sur cette terre, la mort nous attend à la fin, ce n’est pas grave, c’est comme ça. Il nous invite à profiter au maximum du temps qui nous est donné, et de rechercher toutes les sources de jouissance…. La sexualité principalement, qui nous offre énormément de plaisir sans abîmer notre corps comme peuvent le faire les drogues par exemple… Il faut désacraliser la sexualité, le flash de l’orgasme est magique, fabuleux, il faut le rechercher encore et encore, joyeusement, en bannissant tous ce qui accompagne trop souvent la sexualité : la jalousie, la culpabilité, les états d’âme… cela ne veut pas dire que l’amour se dissout, au contraire…. Mais ceci est un autre débat !

    Je bois les paroles d’Arthur, je me sens totalement en phase…  Ses idées sur l’amour et la sexualité sont particulièrement claires (ce qui n’est pas trop mon cas, malgré mes intuitions fulgurantes ;-)) Je vais sans doute approfondir les choses en lisant son livre La Vie, l’Amour, le Sexe, paru aux éditions Tabou.

    Le court métrage démarre la tournée des festivals et je lui souhaite plein de succès !

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