Le ski, galères en tous genres

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    Je suis folle de ski, et vraiment, je ne comprend pas pourquoi !

    Outre le fait qu’on y laisse l’intégralité de son budget loisirs de l’année, outre la route infernale qui tournicote sans fin avant d’atteindre le paradis, les désagréments sont innombrables :

– Avoir méticuleusement étudié le calendrier des vacances scolaires pour éviter les foules, et se retrouver au milieu de milliers de familles Belges (l’année prochaine, penser à consulter aussi le calendrier des vacances Belges)

 – S’harnarcher chaque matin pour l’expédition polaire, vérifier qu’on a bien tout le matériel : crème solaire , lunette de soleil, gants écharpe, forfait, plan des pistes, kleenex, gâteaux… 

– Enfiler ces instruments de torture que sont les chaussures de ski, et serrer le plus possible, risquer de se bloquer le dos au passage

– Porter les skis et cheminer péniblement vers la sortie en compagnie d’autres pachydermes, éviter par miracle de se prendre un baton dans l’oeil

– Faire la queue devant la télécabine, se tasser dans la bétaillère, et crever de chaud pendant les 10 minutes de trajet

– Selon la météo du jour : se brûler les yeux au soleil, se geler le bout des doigts et les fesses, sentir le vent nous piquer le visage, ne rien voir du tout dans un brouillard à couper au couteau …

– Les joies des transports en commun locaux : le téléski en panne dans une côte, la sortie du télésiège avec des surfers, le télésiège antique qui cogne vos mollets… (surtout dire bonjour au perchman pour qu’il amortisse le choc….)

– Les « exercices de télésiège » : attraper un mouchoir, un gâteau écrasé, la crème solaire, son téléphone… sans rien faire tomber. Exercices risqués… Les bâtons et les mouffles gisant en contrebas l’attestent ! De petite taille, certes… Voyager en compagnie de trois lutins agités, 6 ans maximum, se penchant par dessus bord, gigotant, et faisant mine de tirer sur tous les skieurs « pan pan pan »… Stresser tout le trajet à l’idée d »en perdre un

– Sur les pistes : éviter les surfers aux trajectoires imprévisibles, les débutants qui tournent de façon aléatoire, ou ne tournent pas du tout d’ailleurs, s’arrêtent pile au milieu de nulle part, les pros qui frolent vos spatules, les plaques de verglas éventuelles….

– Les cours sont également sources d’agréments en tout genre :

. Le groupe qui se traine, et vous rongez votre frein derrière un pseudo débutant qui se prend pour le roi de la piste, du coup vous manoeuvrez pour toujours passer juste derrière le prof, et passez pour la « fayotte » …

. Le groupe qui file comme l’éclair et vous souffrez mille morts pour soutenir le rythme

. Le moniteur qui vous dit : « tu ne fais aucun effort, tu ne progresseras jamais, tu garderas toute ta vie ton niveau de … » (merci)

. Son humour fin : « Allez…. tous en position caca, et on pousse !! »

. Son optimisme : « Si je vous emmène sur cette noire verglacée / bosselée, c’est que je sais que vous pouvez la faire, faites moi confiance ! » (Nous partîmes à treize mais par un prompt effort, nous nous vîmes six en arrivant au port…. Remarquez, le lendemain, le cours fut nettement plus sympa ainsi réduit !)

– Si on laisse tomber les cours, d’autres plaisirs nous attendent : se perdre dans la station, ne pas oser prendre les pistes rouges et batailler avec son chéri (parfois ce sont presque des noires non ?)

– Au fil des jours, constater que le nombre de bras cassés et de fauteuils roulants augmente inexorablement dans les couloirs de l’hôtel. S’estimer heureuse de n’avoir que des courbatures et des contusions diverses

– Renoncer à être sexy toute la semaine en gros pull, toute blanche de crème solaire.

– Le dernier jour, ressentir comme un chagrin d’amour, cacher ses larmes avec honte

    Et en face de cette liste non exhaustive (j’ai oublié des choses ?), il y a :

– Le plaisir de la glisse !!

qui compense tout et même au delà !

    et quelques menus plaisirs :

– Le bruit des skis sur la neige

– Les pistes exentrées et qui ne sont qu’à vous

– Le télésiège débrayable qui vous cueille en douceur

– La neige fraiche qui est tombée toute la nuit, mais s’arrête juste quand vous mettez le nez dehors

– La fin de la noire

– Croquer un gâteau sur le télésiège, et discuter avec un inconnu, et plus si affinités

– Enlever les chaussures le soir

– La douche brûlante sur votre nuque et vos seins glacés

– Le goûter pantagruélique, suivi d’un dîner montagnard à base de fromage fondu, charcuteries et patates (peut aussi être classé dans la liste des inconvénients : +1kg à déplorer…)

– Se faire des amis pour la vie (parfois) 

    Plus qu’une année à patienter avant d’y retourner !

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