Samedi dernier, nous retrouvions avec joie notre soirée chouchou, la Hell’O Kinky, ses paillettes, ses chatons, et j’en passe !
Frétillante d’impatience, je rejoins les Caves Saint-Sabin, une demi-heure avant l’ouverture (je sais, c’est n’importe quoi, mais je tournais en rond à la maison !). Je retrouve rapidement une amie et un ami aussi prévoyants que moi, et le temps passe à toute allure en bavardant, tandis que la queue s’allonge derrière nous.
Les portes du paradis s’ouvrent enfin, nous nous engouffrons et suivons toutes les étapes, guidés par un staff aux petits soins : contrôle des sacs et des billets, nous transformer en créatures kinky, donner nos affaires au vestiaire, réunies dans un grand sac plastique.
Ma doudoune d’hiver est tellement volumineuse, qu’il m’est impossible de fermer le sac. La jeune femme du vestiaire m’aide à bien la tasser et à faire un nœud.
— Tu es bien sûre de n’avoir plus besoin de rien ? car là, impossible de rouvrir le sac !
— Oui !
Son collègue me taquine :
— Quoi, tu n’as pas le numéro 1 du vestiaire ?
— J’étais bien la première, mais toute au plaisir de bavarder dans la file d’attente, je me suis laissée distanciée…
(mon fantasme secret : arriver avant le début et « aider » aux derniers préparatifs — j’ai eu la chance de le vivre un soir, lors d’une autre soirée, j’ai adoré, mais je me sentais un peu comme la mouche du coche…)
Je découvre émerveillée les décors de la Hell’O Kinky qui s’est surpassée ce soir : guirlandes lumineuses, voilages des mille et une nuits, lumières, peluches suspendues au plafond, sans oublier le sapin de Noël avec la tête de Noël Mamère à la place de l’étoile ^^ J’admire les tenues farfelues, sexy et pleines de créativité des premiers arrivants : des frou frous, des tutus, des peluches…. Mais soudain, je me fige, prise de sueurs froides : je suis complètement hors-sujet ! C’est l’édition de Noël, tout le monde porte des bonnets de lutins, des pulls moches de Noël, des boules rouges aux oreilles…
Comment ai-je pu l’oublier, alors que j’ai plein d’accessoires dans ce thème ! C’était l’occasion ou jamais de les sortir… J’aurais pu venir simplement vêtue de guirlandes scintillantes par exemple…
— Au moins ta jupe est rouge, me console mon lutin préféré.
Je me sens tout à fait anachronique, je porte sur la tête des papillons printaniers, ils volètent sous les ventilos du plafond qui peinent à rafraîchir l’atmosphère. J’aime quand il fait bien chaud, surtout qu’une amie romantique manie son éventail devant mon visage, me rafraîchissant délicieusement. (une bière renversée sur ma jupette m’a bien rafraîchie aussi, mais c’était moins plaisant, et j’avais peur de sentir la bière ensuite ^^)
Un ami qui n’est pas venu depuis très longtemps souhaite visiter les « coins câlins », juste pour voir, avant qu’ils ne soient victimes de leur succès. Nous parlementons avec l’adorable ange gardien des lieux, elle nous explique qu’on ne peut y aller « juste pour voir », il faut « agir » ! N’ayant aucun « projet » avec cet ami, nous nous défilons. J’espère qu’il a pu assouvir sa curiosité – entre autres – plus tard !
Je retrouve énormément d’amis et connaissances, et aussi de nombreux inconnus aux visages connus, des fidèles de la Hell’O Kinky qui reviennent toujours. Nous nous connaissons peu, mais une connivence s’est installée au fil des années…
La soirée se déroule en un clin d’œil, je suis une nouvelle fois tombée dans une faille de l’espace-temps… Je n’ai pas eu le temps de profiter des coins câlins (il y avait toujours la queue en plus !), ni des massages de pieds dans l’alcôve dédiée, ni du body painting (mais j’ai admiré les œuvres fluorescentes de plus en plus nombreuses autour de moi), ni du shibari dans une autre petite pièce…
Je n’ai fait que danser sur la piste de danse techno, oubliant le temps, scotchée au plus près des DJ ! Berlin, et plus précisément le Kit-kat, s’est téléporté dans nos caves préférées, et je me laisse porter par les sets des DJ. Je me suis littéralement envolée, et plein d’autres avec moi ! Une techno bien moins hard que dans d’autres soirées, enveloppante, euphorisante et galvanisante… Je la ressens dans tout mon cœur et mon cœur, et je sens que tous mes voisins et voisines partagent la même joie et la même énergie ! La musique ne s’arrête que pour laisser la place à JB Flori, l’organisateur, qui nous déclame Mariah Carey et ouvre ainsi officiellement la saison de cette chanson iconique ^^, et à un homme magnifiquement maquillé qui dansera et s’effeuillera sur une chanson de Jacques Dutronc. Queer et daddy à la fois !
Et puis la techno reprend et nous absorbe. Si l’on n’y prête pas attention, on ne voit que des gens se laissant porter par la musique, dansant, mais de plus près, il font aussi tout autre chose : de nombreux couples s’enlacent et se caressent tout en dansant ; deux filles s’embrassent, se griffent, se mordillent tendrement, sans cesser de danser… Un autre couple se livre à diverses petites pratiques bdsm en douce… Cependant, tout le monde est resté à peu près « sage » cette fois il me semble (ou je n’ai pas tout vu ^^), les coins câlins, bien que pris d’assaut, n’ont pas débordé dans les autres espaces.
Je m’attarde tant sur ce dance floor techno que j’en néglige le premier dance floor où une toute autre ambiance règne, au son d’Alexandrie Alexandra, YMCA etc. ; chants à tue-tête et ambiance garantie ! Comme le dit un ami « il n’y a qu’à la Hell’O que l’on peut vivre ça ! C’est unique ! »
Je me prélasse parfois dans l’espace chill plein de coussins moelleux, ou sur les banquettes près du bar, pour deviser en joyeuse compagnie et échanger des confidences et des secrets. À cette heure avancée de la nuit, ivres de musique, égayés par les contacts, l’ambiance, les cocktails des caves… les propos échangés deviennent intimes, déjantés, parfois presque poétiques (alors que nous étions si « mondains » et raisonnables en début de soirée !)
Il était question de rejoindre La Monarch en milieu de soirée avec quelques amis, mais un coup d’œil à ma montre me révèle qu’il est déjà trop tard, et puis je suis si bien dans ce bain de foule coloré, plein de love, bien chaud, à danser et faire des hugs à mes voisins…
(Si j’avais gardé mon anonymat, je pourrais vous révéler d’autres secrets. Je signerais mes récits de soirée d’un mystérieux pseudonyme, La comtesse dépravée par exemple, comme me surnomme un ami (à la fin de la soirée, j’étais devenue la comtesse déchue ; toujours plus loin dans la décadence)
Mais voilà, trop exhibitionniste, je n’ai pas résisté à l’envie de partager des photos, et je dois garder mes confidences pour moi, même si mon exhibitionnisme (toujours a posteriori, sur le moment, c’est une autre chanson ^^) me chuchote de les raconter. Un jour…)
Merci à toute l’équipe de la Hell’O Kinky pour cette soirée love and techno qui m’a fait un bien fou ! C’est quand la prochaine ?!
Pour venir la prochaine fois :
La Hell’O Kinky sur Instagram et sur Facebook
Prenez vite vos places, la soirée est toujours sold-out !
3 commentaires
Bonjour Clarissa!
Un simple mot pour vous dire combien je me délecte de vos reportages encore une fois. Vous savez tellement décrire les choses! J’ai aimé particulièrement ce passage pour la soirée Hell Kinky:
Ils nous maintiennent dans leur aura, leur son, et nous restons scotchés contre leurs platines, ensorcelés.
Je danse, hypnotisée par un couple ultra looké qui danse merveilleusement, sur l’estrade près du DJ. Ils ont la techno dans le sang !
Vous êtes tellement pétillante!!
Mhmmm!
Encore une autre soirée où l’on aurait bien aimé être avec toi vivre ces moments palpitants.
Il ne faut pas hésiter à venir la prochaine fois !