Début de vacances

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    Biarritz en état de siège m’a donné une idée d’histoire…

***
    Cette année, tout est chamboulé, la ville de ses vacances est occupée par des présidents, des centaines de CRS quadrillent les rues et contrôlent les déplacements. Ça ne cadre pas tellement avec ses envies de farniente et de plage ! Elle a donc tout calculé minutieusement : son train arrive le dernier jour du G7, à 17h ; les barrages eux, sont levés vers 18h déclare la mairie sur son site. Parfait, elle aura le temps de poser sa valise, et hop, elle sera la première ou presque à fouler le sable des plages de Biarritz !
    Elle ne prend pas le temps d’ouvrir la maison, à peine celui de se préparer : un maillot, une robe légère, une serviette, et le tour est joué, c’est suffisant pour un premier contact avec l’océan. Il lui a manqué ! L’année était interminable, et le G7 a retardé ses projets de vacances.

CRS    Elle s’élance dehors, les narines palpitantes en quête d’effluves iodées, direction sa plage préférée, La Côte des basques, où l’on peut cumuler les plaisirs vifs de la baignade, et celui d’un romantique coucher de soleil. Un spectacle fantastique, toujours différent – s’il n’y a pas trop de nuages.
    Cruelle déception, les contrôles de badges sont toujours en place. Trois CRS les poings campés sur les hanches renseignent des touristes égarés, apparemment, leur hôtel se situe en zone 2, ils ne peuvent y accéder. Elle ne possède pas le précieux sésame elle non plus, sa maison se situe en « zone libre », mais ce n’est pas le cas de l’accès à la plage, tout proche. Elle s’avance à son tour, demande à la ronde si on pourra bientôt passer ; elle compte se baigner. Elle rougit en prononçant ses mots, c’est sûr qu’avec sa serviette autour du cou, son chapeau de soleil, elle ne va pas au théâtre !   
    Elle pointe du doigt la falaise derrière la tente des CRS.
    —Je vais juste là, je voudrais descendre pour aller à la plage en bas, c’est possible ?
    Le plus grand des CRS, le plus beau aussi, secoue la tête et sourit, fataliste.
    — Pas pour l’instant ! On devait arrêter les contrôles vers 18h, mais voilà, on n’a toujours pas reçu d’instructions, ça peut être dans 5 minutes, ou dans trois heures…
    Elle doit afficher une mine désappointée car un autre CRS s’approche.
    — Vous voulez aller à La côte des basques, c’est ça ? Vous pouvez y accéder plus loin, vous tournez à gauche, et au prochain carrefour, vous avez aussi des sentiers à flanc de falaise qui descendent jusqu’à la plage.
    Elle lui offre son plus beau sourire.
    — Merci !
    — Profitez-bien !

    Elle s’enfuit, pressée de sentir le sable sous ses pieds nus, de goûter l’eau du bout des orteils, d’admirer le soleil qui ne va pas tarder à couvrir d’or le paysage. Elle trouve des escaliers à l’endroit indiqué, elle a l’impression de découvrir un nouveau passage secret dans un château qu’elle connaît déjà par cœur ! Voilà ce que c’est de ne jamais changer ses habitudes, de toujours emprunter les mêmes chemins…
côte des basques    Cela doit bien faire deux heures qu’elle se dore au soleil, entre deux plongeons dans la mer. Derrière ses lunettes de soleil, elle se distrait en observant les surfeurs, les vacanciers, leurs activités familiales, s’amusant de leurs peaux plus ou moins rouges.
    Elle frissonne, il est temps de rentrer, le soleil a disparu derrière une fine couche de nuages, le vent se lève. Elle se demande si les barrages sont toujours en place, il est plus de 21h déjà… et décide de faire un léger détour pour repasser devant le point de contrôle de l’aller. Pour revoir son beau CRS aussi, si souriant.

    Les barrières sont toujours là, le CRS aussi. Seul. Il la reconnaît tout de suite.
    — Vous avez bien trouvé l’autre chemin à ce que je vois ! C’était bon ce bain ? Je vous envie, regardez, on est toujours bloqués là à ne rien faire ! Bon, j’ai renvoyé mes deux collègues, mais il en faut bien un qui se dévoue pour continuer à monter la garde ! Même s’il n’y a plus personne à garder… on nous a oublié je crois, ils fêtent tous la fin du G7 quelque part.
    Elle le regarde mieux, et fond comme neige au soleil. Il y a l’attrait de l’uniforme bien sûr, mais surtout ces yeux bleus brillant, ce sourire craquant… Elle s’attarde auprès de lui, légèrement indécise, elle ne sait pas quoi lui dire, rien ne lui vient, mais heureusement, il ne manque pas d’idées. Il la bombarde de questions, est-ce qu’elle vient souvent en vacances ici, d’où vient-elle, jusqu’à quand reste-t-elle… En quelques minutes, il connaît tout de sa vie ou presque, en particulier, il sait que sa maison de vacances se situe tout près, une rue plus loin.
    — Vous avez eu de la chance d’être en zone libre ! De justesse en plus… Vous grelottez, vous voulez un pull pour vous réchauffer ?
    Elle s’est rincée à la douche glacée de la plage, et depuis, ses cheveux dégoulinent dans son dos, lui arrachant des frissons et des claquements de dents.
    —Venez, suivez-moi dans la camionnette. Il faut mieux enlever vos vêtements mouillés, sinon, vous ne vous réchaufferez jamais, je vais vous aider. Réanimer des victimes en hypothermie, je connais ! Heureusement, vous n’en êtes pas encore là ! Je dois avoir du thé aussi à vous proposer…
   
2019-08-28 20    Aucun de des deux ne fait allusion à sa maison toute proche – elle pourrait s’y sécher et se changer tranquillement, au lieu de se retrouver dans cette camionnette sombre, sentant bon l’homme et le tabac. C’est interdit d’y inviter des citoyens, mais il s’octroie ce petit manquement au règlement, la république lui doit bien ça !
    Elle se laisse faire, il émane de lui une telle assurance, elle ne se pose aucune question, enlève sa robe humide, son maillot de bain trempé, tandis qu’il frictionne vigoureusement son dos avec son polo. Elle réalise soudain qu’il est torse nu et hausse les sourcils.
    — Votre serviette de plage est trempée aussi, explique le CRS. Vous êtes gelée ! Combien de temps êtes-vous restée dans l’eau ?
    Il la presse contre son torse brûlant pour la réchauffer, ses grandes mains chaudes se posent sur son ventre, avant de migrer vers ses seins. C’est agréable, elle a chaud enfin, elle s’abandonne à son étreinte. Il l’assoit sur une banquette.
    — Regardez comme on est bien installés, on a même des couchettes ! Les camionnettes ont été aménagées pour que l’on puisse s’y reposer, on attend tellement ! Le temps s’étire à l’infini… C’est même notre principale activité, l’attente, avant de passer à l’action, et là tout va super vite. Après des heures de guet, d’affut, il faut pouvoir bondir et courir… Vous allez mieux non ? Il me semble que vous avez moins froid. Tenez, j’ai une idée pour vous réchauffer une bonne fois pour toutes ! Allongez-vous sur le dos, oui, comme ça… Moi c’est tout le contraire de vous, j’ai toujours chaud, je vais vous montrer… C’est le meilleur moyen de se réchauffer, la chaleur humaine, vous pouvez croire un spécialiste du secours en montagne !
    Tout en parlant, il s’est déshabillé complètement et se couche sur elle de tout son long. Effectivement, sa peau est brûlante, elle a bien chaud ! Ses jambes s’écartent toutes seules pour accueillir les jambes musclées de son sauveur. Il la serre contre lui, tandis que son sexe se presse contre le sien, l’ouvre peu à peu. La vacancière et le CRS fusionnent, ils n’échangent plus que des soupirs et des baisers. Le contrôle des badges est oublié, il aurait dû cesser depuis longtemps de toutes façons. Il entame de lents mouvements de va-et-vient, avant de s’emballer et la chevaucher avec enthousiasme, excité par ses gémissements de plaisir. Il grogne dans son cou, heureux, la couvre de baisers.  
    Sa radio bourdonne et le fait sursauter, le devoir l’appelle. C’est un arrachement de s’interrompre, de la laisser, il se relève en grimaçant, avant de sourire jusqu’aux oreilles. L’ordre de lever les barrages vient de tomber.
    — Mon service est terminé ! Je vais mettre les barrières sur le côté, on les rangera demain, je peux vous déposer quelque part ?
    Elle n’a aucune envie de le quitter, elle tente de le retenir.
    — J’habite juste à côté, vous pouvez entrer deux minutes si vous voulez, et puis, je dois vous rendre votre polo !
    Dans un sursaut de pudeur, elle l’a enfilé, sa robe n’a pas eu le temps de sécher. Il lui sourit, elle est craquante ainsi !
    — Avec plaisir, je vous prépare un dîner si vous voulez, je suis assez calé en cuisine…

    Elle n’ose pas lui dire qu’il n’y a que des pâtes ; elle vient d’arriver, elle a préféré se baigner. On verra plus tard ! Déjà, se déshabiller à nouveau pour lui rendre sa chemisette. Puis, le déshabiller, elle n’a pas bien vu sa musculature dans la camionnette étroite… Et il ont quelque chose à terminer !

 
     Photos dans l’ordre : AFB, Clément Gassy (les plages, c’est moi)

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