Soirée Insolence, vendredi 26 avril 2024

Vendredi soir, je suis allée à la soirée Insolence, curieuse de découvrir cette nouvelle soirée recommandée par The Sinners, et qui se dit « à la croisée de la tendance sulfureuse berlinoise et de l’élégance parisienne ». Tentant !
– Je pensais qu’elle se déroulait au Faust d’après l’adresse, mais elle a lieu sur la rive opposée, dans un club en miroir du Faust, The Bridge.

J’arrive très en avance, comme souvent. Je suis même toute seule ! Jusqu’à ce qu’un homme me rejoigne non loin de l’entrée. Nous échangeons quelques mots sous la pluie fine qui nous rafraîchit.
— Tu viens pour la soirée Innocence aussi ? me demande-t-il.
Son lapsus me fait rire, trop mignon !
— Insolence !
Nous réalisons que nous attendons au mauvais endroit – plus observateur que moi, il a remarqué que le staff fumait devant ce que je supposais être l’entrée. L’entrée officielle est de l’autre côté du pont ^^
Il y a déjà un peu de monde, nous ne serons pas seuls finalement en ce début de soirée ! Il me parle de ses passions, le shibari, le feu, il a choisi cette soirée pour cela, car des performances sont prévues, et je m’en réjouis moi aussi. Une soirée entre deux univers : l’univers electro pur et l’univers fetish. Une soirée fetish, mais sans donjon ni playroom aménagée. « Mais on peut jouer partout », me souffle un ami qui fait partie de l’équipe, tant qu’il ne s’agit pas de sexe, le lieu n’a pas les autorisations. OK, c’est noté ^^
Et puis des amis arrivent, de plus en plus nombreux. Je pensais me retrouver au milieu d’inconnus, mais tout un groupe d’amis fetish a répondu présent, par curiosité, attiré comme moi par le partenariat annoncé avec notre soirée bien-aimée The Sinners Fetish Party.

Au tout début, j’ai eu du mal à « entrer » dans la soirée, trop habituée au son trépidant de la hard techno des soirées Monarch and co. Et la forêt de bras levés pour filmer le DJ et les jolies danseuses me gêne un peu. Je suis étonnée de voir autant de gens filmer, comme dans un concert, au lieu de profiter du moment (bon, dans les soirées que je connais, les photos sont interdites, problème réglé, sauf celles des photographes officiels quand il y en a).
Je voudrais mieux voir les trois danseuses qui viennent d’arriver, avec de longues capes à capuchons. Je me faufile à travers la foule pour les admirer. Les capes s’envolent, elles apparaissent en dessous fetish, dansant en parfaite harmonie avec la musique ; un vrai plaisir de les regarder !

La plupart des participants n’ont pas respecté le dress code, je regrette, car j’aime quand le spectacle est aussi dans la salle – il est vrai qu’il n’était pas obligatoire. Certains amis fetish ont même renoncé à une partie de leur tenue, en voyant les tenues casual des autres. Une amie qui n’a peur de rien n’hésite pas, elle s’affiche, magnifique et sexy, vêtue de simples lanières de cuir entrelacées sur son corps mince, si belle qu’on l’approche pour lui demander de poser avec elle !

Et puis, je ne sais plus comment, je plonge dans la soirée, je suis littéralement prise par l’ambiance, absorbée par le son, engloutie jusqu’au cou dans ce bain de musique ; de la musique électro plus mélodique que celle à laquelle je suis habituée. Elle fait moins battre mon cœur, agite moins mon corps, mais elle me pénètre des pieds à la tête, m’emporte. Je danse, sensible à ses variations, ses montées irrésistibles, ses redescentes que l’on attendait tant, avec les basses qui vibrent dans mon ventre… Le son est excellentissime ! Un océan de son…
Je me retrouve près d’un petit groupe de danseurs, on échange des sourires, et me voilà bientôt accueillie à bras ouverts et présentée à tout le monde. Ils font énormément la fête eux aussi, mais différemment : ils suivent leurs sons et leurs DJ préférés, c’est ce qui les guide dans leur choix de soirée. De mon côté aussi, la musique compte énormément, mais les jeux tout autant, et je vais plutôt privilégier les soirées avec des donjons, des playroom, pour varier les plaisirs… Eux ne jurent que par le son, ils connaissent tous les DJ, et voyagent de salles en salles attirés par leur présence. Je suis tellement prise par le set du DJ que je les comprends très bien, je partage cette envie de l’entendre à nouveau, de revivre cette connexion à la musique. Je salue l’idée de projeter les noms des DJ derrière les platines, je retiens quelques noms : Teho, Olivier Huntemann…

La scénographie est très réussie, des rayons de lumière blancs, rouges, balayent l’espace, de la fumée souffle parfois et nous plonge dans un brouillard opaque. Des vidéos tapissent les vieilles pierres des caves voutées : des formes mouvantes rougeoyantes, psychédéliques.
J’assiste à une magnifique performance de shibari, une suspension aérienne, mouvante, menée de main de maîtresse par une belle dominatrice en longue robe rouge. Elle se montre taquine aussi, nous adresse souvent des clins d’œil. Son modèle tournoie dans les airs, se retrouve basculée la tête en bas, reçoit des gouttelettes de cire… avant que l’encordeuse ne lui réclame un bisou sur la joue. On devine une très belle complicité entre les deux !
J’ai regardé aussi une chorégraphie enflammée : plusieurs danseuses portent un dispositif aux poignets qui s’enflamme… magie de la danse et du feu !

J’ai passé une excellente soirée, naviguant entre les amis et les nouvelles rencontres. Un son fabuleux, une esthétique fetish léchée, une ambiance souriante et fêtarde, bienveillante…
Seul point à relever, outre le manque de dress code dont j’ai déjà parlé (mais au fil des soirées, cela va s’améliorer tout seul je pense, c’était la première du genre) : le bar n’accepte que la CB, et j’étais en difficulté, car je ne prévois que du liquide, préférant perdre mon argent que ma CB. Un grand merci à l’ami qui m’a offert un verre, et était prêt à m’en offrir d’autres !
J’ai adoré la musique, j’ai envie de mieux m’y connaître à présent, de suivre aussi mes DJ préférés de soirées en soirées… mais en aurai-je le temps ? Aimant encore mieux les soirées bdsm, kinky, gothique… ai-je vraiment la possibilité d’ajouter les soirées electro à mon agenda ^^ Sans oublier les soirées rock que l’on m’a proposées récemment… Il va falloir choisir, ce qui me plonge toujours dans les affres !
-Ainsi, on est samedi midi, et j’hésite encore pour ce soir : soirée techno-queer, ou soirée goth ? Les deux me tendent les bras, je les aime tout autant, il y a des amis très chers dans les deux… ça risque de se terminer à pile ou face, ou, s’il pleut, dans la soirée la plus proche ^^ (ça compte aussi, le trajet). Effectivement, j’ai choisi la soirée techno vu l’averse !

Je quitte la soirée sagement vers 4h, en pensant à celle du lendemain, quelle qu’elle soit. De nombreux participants se massent devant la sortie, penchés sur les téléphones, dans l’attente de chauffeurs Uber je suppose. Je vais avoir du mal à en convaincre un de me choisir ! Je préfère marcher jusqu’à l’avenue des Champs Élysée, admirer la beauté de Paris au passage, et du petit Palais tout éclairé, je peux même admirer les tableaux à travers les larges fenêtres ! Ce contraste avec le rat qui traverse la pelouse à petite allure, tranquille ^^. Un taxi passe devant moi au ralenti, je le hèle comme dans les films, et il me ramène à bon port, en longeant les plus beaux paysages de Paris.

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