Lors des Ecrits polissons de mercredi dernier organisés par Flore Cherry, Eva Delambre est venue présenter son dernier livre, Marquée au fer. Après Le réveil de l’ange et L’envol de l’ange, qui étaient plutôt soft, trop « gentils » même à son goût, l’auteure avait envie de renouer avec ses fantasmes préférés et des écrits bdsm plus crus, bien plus poussés.
Eva Delambre a repris deux personnages secondaires de Devenir sienne, son premier roman, qui décrivait le parcours de deux novices. Hantz et Laura sont eux très expérimentés par contre, à la fin de Devenir sienne, Laura est même marquée au fer. Ce nouveau livre raconte son parcours.
Laura, comme l’héroïne de L’esclave, recherche l’abnégation totale, le don de soi absolu, mais L’esclave est avant tout un roman psychologique, il y a peu de descriptions SM, il reste très soft. Dans Marquée au fer, Laura va bien plus loin : don ultime de son corps, de son esprit, de sa volonté, acceptation de tout ce que lui impose son maître, sans contrainte, librement. C’est ce qu’elle veut vraiment, elle le veut pour elle-même, car elle aime ces pratiques, elle ne le fait pas obligation, par amour ou pour « garder » son maître. Rien ne lui est imposé contre son gré. Son consentement est total et éclairé, bien qu’elle soit mineure au début de l’histoire, et elle veut aller au bout de ce qu’elle a envie de vivre.
Laura représente un peu le summum de l’abnégation, allant même au delà des limites de l’auteure, soumise elle aussi. Eva Delambre nous avoue à demi mots qu’elle aimerait vivre une telle appartenance.
Il s’agit donc bien d’un roman, aucunement autobiographique, même si l’auteure a vécu les pratiques, les gestes, ressenti les émotions, les sentiments qui sont décrits. Elle nous précise au passage qu’il faut posséder une grande expérience pour réaliser certaines mises en scène, liées aux aiguilles par exemples. Sadomasochisme n’est pas synonyme de folie, une grande attention est portée à l’hygiène, la santé. Les maîtres ont une parfaite connaissance de l’anatomie, et savent réagir en cas de malaise, d’inconscience, comme après les expériences de noyade notamment.
J’avoue que je trouve cela totalement fascinant, tellement éloigné de mes goûts et aspirations naturelles, si beau et si terrible à la fois. Mais peut-être n’ai-je pas rencontrer le maître qui me donnerait envie de donner autant 😉
Quant à l’exercice de l’atelier d’écriture, il s’agissait d’imaginer un mail envoyé par un soumis à une dominatrice, pour la prier de lui accorder un rendez-vous, après de longs échanges sur un site de rencontres SM. Notre groupe, Le cercle des poètes dévoués, a gagné le prix du public suite à la bonne idée de Chloé d’imaginer un poème ! Et nous sommes repartis avec des histoires croustillantes d’Union. Une autre équipe a gagné le prix du jury, leur mail sera publié dans le futur livre d’Eva Delambre, qui nous a avoué avoir un mal fou à écrire des récits entre soumis et dominas, alors que les scènes entre maîtres et soumises coulent de source.
Nous réclamons toute votre indulgence, l’exercice d’écriture à plusieurs, en temps limité, sous l’emprise de l’alcool, dans un brouhaha de rires, reste plus périlleux que jamais ! Je pense que si nous avons gagné, c’est surtout grâce au talent de lectrice de Chloé 😉
Maîtresse Zoé,
Depuis des mois je suis à vos pieds
Je rêve de vous les baiser
Et de me faire piétiner
De me remettre entre vos mains
Je veux prendre le chemin
Après tant d’échanges virtuels
J’aspire à pénétrer dans le réel
Chaque matin mon érection
Me rappelle votre direction
Je souffre de votre absence
Mais ma douleur sera magnifiée en votre présence
Donnez-moi le gage ultime
Afin de devenir votre objet intime
Votre soumis, très épris
Pour la vie.
La présentation de l’éditeur
« C’était un autre monde dans lequel nous n’étions pas encore prêts à pénétrer ». Cette phrase, issue du roman Devenir Sienne prend ici tout son sens car c’est justement aux portes de cet autre monde que commence Marquée au fer, au-delà de la soumission et de la domination, lorsque certains font du sadomasochisme et de l’abnégation totale leurs raisons d’être. C’est le cas de Laura, qui n’a jamais douté de ce pour quoi elle était faite, et de ce qu’elle voulait vivre. Ce monde, dont il est fait allusion dans Marquée au fer, c’est celui de Hantz, maître très exigent, pluriel et profondément sadique. Il confrontera sa jeune soumise à toute sa perversité et à toutes ses envies. Jusqu’à devoir reconnaître l’évidence. Ce roman n’est ni une suite ni un préquel, c’est une histoire à part entière. L’histoire de Laura et de Hantz.
Pour le commander
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Editions Tabou
Pour participer la prochaine fois : la page Facebook des Ecrits polissons
Photo de l’auteure : Daniel Nguyen
6 commentaires
Je n’irai pas jusque là en matière de soumission malgré une grande confiance dans ma domina, meme si je peux me laisser aller complètement. On attend le prochain Eva avec impatience…
Moi non plus je ne pourrais pas aller si loin ! Il sort bientôt
Il est excellent ! Merci je suis contente de partager certaines de mes lectures !
J’aime beaucoup son style moi aussi… j’ai bien souffert aussi, mais je n’ai pas eu de difficulté, car je sentais leur relation si forte, si intense, pleine d’un amour particulier… je me souviens encore de la scène de « noyade » !
C’est un roman fort, plus difficile à lire pour moi, pour certains passages.. j’aime son écriture. Pierre
Je ne l’ai pas encore lu celui ci … Je vais parcourir votre blog car je pense que je vais y trouver une source d’idée pour mes prochaines lectures