La bague d’O

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  La bague d’O est un bijou souvent porté dans le milieu bdsm, elle se reconnaît à son petit anneau. On la nomme ainsi car O la porte dans Histoire d’O, en signe de soumission, comme un rappel du collier porté au cours des séances.
– en fait, la bague décrite dans le roman est plutôt ornée d’un triskel, devenu le symbole du bdsm.
Dans le roman, elle permet de se reconnaître entre membres d’une même communauté SM, O doit s’incliner devant tout homme portant cette bague, et lui obéir sur le champ.
Désormais, la bague d’O reste un symbole de soumission, mais elle est aussi portée pour indiquer son goût pour le bdsm en général, sans induire aucune obligation d’aucune sorte  (sauf arrangements entre personnes majeures et consentantes 😋)

Je faisais un peu de lèche-vitrine récemment, en prévision des cadeaux de Noël (afin d’éviter l’habituelle panique de dernière minute, pour une fois).
Je m’attarde dans les bijouteries avant la ruée vers l’or du mois de décembre, et je m’étonne de trouver de nombreuses bagues d’O parmi les bijoux fantaisie ! Elles ne se cachent pas, elles s’affichent tranquillement au milieu de bagues ornées de papillons, de cœurs ou autres… Elles sont dorées, argentées, larges ou fines, il y en a pour tous les goûts ! Je me demande si certaines les achètent parce qu’elles les trouvent jolies, sans connaître leur signification, envoyant des signaux à leur insu aux éventuels dominants qu’elles croisent ? Ou si tout le monde est au courant du symbole, et le port de cette bague est un choix assumé, en pleine lumière !
– J’ai une bague d’O moi aussi, mais je ne la porte qu’en soirée, pour envoyer un signe discret sur mes tendances switch, et espérer quelque aventure – mais on dirait qu’une cravache se voit mieux qu’un bijou !

   Je recopie le commentaire de John Demonange qui explique l’origine de cette bague, issue d’un malentendu :

   J’ai écrit un article il y a quelques années à ce sujet, je me permets de te communiquer le lien
   La version avec anneau est en fait dûe à une erreur de traduction de l’accessoiriste du film qui était anglais.
   On lui a indiqué à l’époque de fabriquer la O ring. Or en anglais cela se traduit par « joint torique » et ce fut une bague équipée d’un petit anneau (joint torique) qui fut réalisée. Or cela n’a rien à voir avec la description qu’en fait Pauline Réage dans son livre. Et si l’auteure en précise les détails, c’est que cela lui évoque quelque chose de tout à fait personnel…
   Dans l’article en lien j’ai remis cette description de la bague d’O par Pauline Réage et la symbolique qui s’y attache.
J’avoue que je ne compte plus le nombre de personnes que je croise et qui portent cette bague. Je n’ose leur dire la réalité des faits par peur qu’ils soient déçus de leur achat…
  Mais comme je l’ai dit, ce qui est à mes yeux important c’est la symbolique que la personne qui porte la bague et la personne qui l’a offert y mettent, même si cela n’a rien à voir avec Histoire d’O ou le bdsm.
   Extraits d’Histoire d’O :
  Quand vous sortirez d’ici, vous porterez un anneau de fer à l’annulaire, qui vous fera reconnaître : vous aurez appris à ce moment-là à obéir à ceux qui porteront le même signe. Eux sauront à le voir que vous êtes constamment nue sous votre jupe, si correct et banal que soit votre vêtement, et que c’est pour eux. Ceux qui vous trouverez indocile vous ramèneront ici.
 (page 38 édition Livre de Poche N°14766)
   Il la pria ensuite de choisir, parmi des bagues toutes semblables, qu’il lui présentait dans un petit coffret de bois, celle qui irait à son annulaire gauche. C’étaient de curieuses bagues de fer, intérieurement cerclées d’or, dont le chaton large et lourd, comme le chaton d’une chevalière mais renflé, portait en nielles d’or, le dessin d’une sorte de roue à trois branches, qui chacune se refermait en spirale, semblable à la roue solaire des Celtes. La seconde, en forçant un peu, lui allait exactement. Elle était lourde à la main et l’or brillait comme à la dérobée dans le gris mat du fer poli. Pourquoi le fer, pourquoi l’or, et le signe qu’elle ne comprenait pas ?
   (page 69 – même édition)

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