Cage dorée

Parfois, je fais de la psychologie de comptoir :
Variations sur un thème cher à mon coeur : la liberté, à concilier avec nos obligations. Bien veiller à ce que les obligations ne prennent pas le pas sur la liberté ! C’est fini l’époque où l’on se sacrifiait pour les autres (qui n’en demandaient pas tant)

***

On se sent souvent emprisonnée, en cage. Il ne s’agit pas forcément d’une cage avec des barreaux noirs, vide et froide. La cage peut être dorée et agréable, décorée, confortable, et prendre plusieurs formes : un boulot passionnant mais absorbant, une famille aimante mais prenante, des amitiés de toujours pesantes….
Même dorée, une cage reste une cage ! Une cage mentale, que l’on s’inflige toute seule, car le temps où l’on enfermait les femmes à double tour en haut d’une tour ou à la cuisine est révolu (en tout cas sous nos latitudes). Il ne tient qu’à nous de simplement ouvrir la porte de notre cage et de partir (pas forcément définitivement, c’est agréable de retourner dans sa prison dorée, c’est notre chez-nous, on y est bien aussi, chaudement entourée).

Donc, ne pas hésiter à :
— Partir plus tôt du boulot, ou demander un 80% – notre chef et la boîte s’en remettront (s’ils remarquent seulement quelque chose, ce n’est même pas certain. On se croit souvent le nombril du monde, avec tous les regards braqués sur nous, mais c’est faux, chacun vaque à ses propres petites affaires de son côté, on peut se détendre !)
— Et même quitter son boulot, changer de taf pour vivre ses rêves (et accepter parfois de tirer le diable par la queue ^^)
— Expliquer à son conjoint, avec des mots choisis pour ne pas le blesser ni le peiner, qu’on souhaite aussi sortir sans lui, et même partir en week-end sans lui, et avoir la joie de le retrouver ensuite !
— Expliquer aux enfants, qui ont grandi, qu’on ne sera plus toujours là le soir en semaine à l’heure du retour de l’école (en général, petits cris de joie en retour, c’est limite vexant ^^)
— Expliquer aux amies et amis que non, on n’est pas disponible toutes les semaines pour déjeuner. Ni même pour prendre un café. On est « sous l’eau », glou.

Il suffit juste de faire un pas de côté, de couper ses chaînes imaginaires, clic. On s’en faisait tout un monde, on angoissait de dire non, de réclamer plus de temps à nous, plus de liberté, mais finalement, ça se passe très bien, et même dans l’indifférence générale^^.
— La famille : mais oui, t’inquiète, on gère, tu sors quand tu veux, bien sûr, pas besoin de demander la permission, ah ah
(il y aura juste des considérations et des préoccupations du côté des repas, si notre partenaire est fin cuisinier)
— Les amis : pas de soucis, je comprends, fais signe quand tu as de nouveau du temps

Voilà notre cage grande ouverte, en route vers de nouvelles aventures !
– Et finalement, avec la possibilité de sortir à tout moment, la cage retrouve beaucoup d’attrait, et on n’a plus tant envie de sortir (cet esprit de contradiction !)

Curieusement, les scrupules, la culpabilité, ne sont jamais loin, tapis dans un recoin en attendant leur heure. Ils ne demandent qu’à s’exprimer, alors qu’on a tenté de les faire taire à jamais. La cage se referme, se rétrécit, les chaînes se tissent à nouveau toutes seules, à notre insu, par un mystérieux mécanisme de notre esprit torturé. A nous d’être vigilantes, de rouvrir la porte de la cage, de nous débarrasser aussitôt des chaînes, tant qu’elles sont fines, au fur et à mesure de leur apparition, avant qu’elles ne nous clouent sur place. Ou d’en avoir pleinement conscience, de les accepter, et de les choisir, pour paraphraser la célèbre citation : La liberté, c’est choisir ses chaînes.
Car il y aura toujours des chaînes et des cages, à moins de devenir ermite et nous enfoncer dans la nature sauvage !

Photo : carte des Éditions du désastre (ce nom !), qui m’a inspirée tout ce bla bla au moment de choisir une carte d’anniversaire

 

2 commentaires

  1. Au risque de vous déplaire très chère, je ne suis pas d’accord avec la fin de votre beau texte. Non, il n’y a pas toujours des chaines. Il suffit de choisir sa vie en sachant qu’on est la personne la plus importante sur Terre. Ah une phrase bien choquante dans nos sociétés qui ont perdu la spiritualité de leurs ancêtres. On choisit sa vie et on s’y tient. On vit en sachant qu’on fait ce qu’on veut et uniquement ce qu’on veut. Si on culpabilise, c’est qu’on avait pas brisé les chaines dès le départ. Et attention on ne doit pas confondre chaines et engagements. Si je m’engage à aider ma famille, quand je le fais ce n’est plus une chaine mais un honneur qui nous rend plus fort et que nous transformons en plaisir… Pour conclure, ma chère Clarissa, comme vous le dites très bien lorsque la cage est ouverte certains oiseaux y restent, d’autres s’envolent un cours moment mais d’autres (certes rares) volent avec les aigles.

    1. a écrit :

      Merci de partager votre vision de la vie ! Je vous rejoins… Une cage ouverte qui permet d’aller et venir à ma guise me convient bien 🙂

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