Au théâtre Chochotte

Retour au théâtre Chochotte 

Un ami m’y a emmenée tout récemment ! Nous y étions déjà allés, et en avions gardé des souvenirs à la fois coquins et poétiques.

Le théâtre Chochotte m’a conquise à nouveau : ses shows, son décor de boudoir ou de maison close, ses sièges confortables en velours rouges, la proximité avec la scène, la bonne ambiance au sein du public – un public rajeuni, avec quelques touristes un peu effarouchés 😉 Un gentleman nous a cédé sa place au bout d’un moment, pour nous permettre de venir au premier rang (certaines scènes se passent au sol, on n’a pas tout bien vu en première partie ^^)

Les jeunes femmes s’effeuillent seules, à deux, dansent, font de la pole danse, dévoilent leurs talents en même temps que leurs corps, sans oublier de taquiner les spectateurs au passage, en douceur, en les effleurant parfois du bout des doigts.
J’ai aimé leurs joyeuses saynètes, leurs danses sensuelles, gracieuses, et leur inventivité pour détourner les objets du quotidien ! J’ai pris des notes :
– Le plumeau de la ménagère pour épousseter les meubles, et caresser le public
– Le coupe-papier en forme d’épée pour se griffer et s’érafler la peau
– La rose pour se caresser doucement avec les pétales, et de façon piquante avec la tige hérissée d’épines (mais les spectateurs n’ont eu droit qu’aux pétales)
– La lampe de poche et le feu du briquet éclairer une danse dans le noir, en particulier certaines parties du corps tour à tour, et la jupette scintillante
– Des livres pour effleurer leurs pages et nous faire voyager… (Très joli haïku sur « les cheveux emmêlés, comme mes pensées emmêlées », mais j’ai oublié l’auteur). Les spectateurs invités à lire se montrent troublés et distraits par le spectacle en cours, ils ont du mal à lire, butent sur des mots, et les autres, interrogés, n’ont rien écouté ^^
– La crème solaire, pour s’enduire la peau entre copines plus longtemps que nécessaire, et masser ensuite les mains de quelques spectateurs et spectatrices chanceuses (c’était bon !)
– La flûte traversière assemblée amoureusement, portée à des lèvres gourmandes, et caressée de doigts décorés d’ongles interminables, pour en tirer une jolie mélodie (je ne verrai plus jamais les flûtes traversières de la même façon !)
– Le film alimentaire pour se créer une robe collant à la peau, des bas, des manches… Une seconde peau retirée ensuite comme une mue, de la façon la plus sexy qui soit (je connaissais déjà le film alimentaire dans les jeux de contrainte, d’étouffement ; voilà un nouvel usage intéressant)

Une magicienne sexy entre en scène avec son chapeau noir à la main : chacun est invité à tirer un papier dans un chapeau, et découvre avec stupéfaction son « épreuve » (si on se défile, on a droit à un coup de martinet sur les fesses !). Les gages sont variés : « faire un compliment à l’artiste », « lui enlever un vêtement », « passer un moment avec elle sur le canapé, pendant qu’elle danse au plus près » (peut-on encore parler de « gage », mon ami semblait aux anges !)
De mon côté, j’ai eu : « enlever un vêtement » ! Dur… il fait si beau, je porte seulement une robe ! (c’était la semaine dernière) Bon, je joue le jeu, je me retrouve en lingerie – après tout, c’est comme être en maillot de bain, et j’apprécie un peu de frais sur ma peau.
– On est pareilles, me dit la danseuse en souriant
– J’aimerais bien !
Un homme derrière moi lit son papier : « demander à quelqu’un dans l’assistance d’enlever un vêtement ». Il m’adresse un sourire taquin. Glarg, que puis-je enlever d’autre ? Mais finalement, beau joueur, il laisse la danseuse lui retirer sa chemise, avec quelques difficultés vu son biceps musclé !
Dernier tour de piste du chapeau,  je pioche « suis moi ». La danseuse me prend par la main jusqu’au milieu de la piste, nous voilà toutes les deux en lingerie sous les feux des projecteurs et les regards d’un public acquis et bienveillant – je suis sur des charbons ardents néanmoins ! Elle me demande de terminer de la déshabiller, de lui enlever tous ses dessous. Mes doigts tremblent un peu, je me sens troublée de lui retirer son soutien gorge, sa culotte, devant l’assistance silencieuse aux yeux fixes, n’osant bouger un cil.
La séance se termine, la danseuse s’envole en coulisses. Je me rhabille, un peu secouée, sous les compliments démagos de l’entourage. Et nous nous sauvons aussi avec mon ami, ayant dépassé l’heure que l’on s’était fixée.

Une après-midi de rêve ! Seul regret : le choix des musiques qui n’étaient pas toujours à mon goût, mais les danseuses était parfaites, souriantes, complices, sensuelles, joyeuses… Un grand bravo aux quatre jeunes femmes qui nous ont fait passer un si bon moment.

Pour en savoir plus

Le théâtre Chochotte est ouvert du lundi au samedi, de 12h30 à 00h30 sans interruption

Son site

Son compte Instagram

– Photos prises sur le compte FB du théâtre Chochotte, créditées ou retirées sur simple demande