The heart of the Dominatrix, d’Inanna Justice

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  Inanna Justice vient de publier un superbe livre illustré consacré à la domination féminine.
  Je l’ai revue tout récemment, elle me l’a présenté.
  Inanna Justice a rassemblé les témoignages de 21 dominatrices du monde entier, ayant chacune une spécialité de prédilection dans laquelle elles excellent. Inanna Justice a interviewé par exemple Milady Blanche, spécialiste du « med fet » (jeux médicaux) … D’autres dominatrices sont spécialisées dans la domination financière, l’hypnose, ou le coaching sportif (quelle bonne idée d’allier le plaisir du bdsm et la satisfaction de se muscler au passage !).
 
   Elle se lance dans ce projet début 2020, à la suite d’une discussion avec deux amies dominas. Elle écrit aux dominatrices du monde entier faisant partie de son réseau Twitter, envoie son questionnaire à celles qui sont partantes, et récolte des réponses enthousiastes.
   Les portraits sont variés, car les dominatrices ont choisi les questions auxquelles elles souhaitaient répondre parmi une longue liste. Certaines étaient incontournables, en particulier la question portant sur leurs débuts. Les débuts sont toujours fascinants : qu’est-ce qui a déclenché cette envie de dominer et de devenir pro ? En lisant le livre, je découvre qu’il s’agit de pulsions éprouvées dès l’adolescence, avec un passage à l’acte ou non, une envie de BDSM chevillée au corps avant même de savoir ce que c’est !

   Quelques exemples de questions :
   Des questions générales :
– Quels sont les traits qui caractérisent une dominatrice selon vous ?
– Comment trouvez-vous que les medias parlent du BDSM ?
– Être dominatrice, est-ce politique ?
– Quels sont les aspects frustrants de la domination pro ?

   Des questions également, plus personnelles, intimes :
– Comment votre travail influe sur vos relations ?
– Quelle est la session la plus amusante, ou la plus étrange que vous ayez menée ?
– Est-ce que vous avez des soumis personnels ?
– Quels sont vos centres d’intérêt en dehors du BDSM ?
– Y a-t-il un souvenir d’enfance relatif à votre kink ?
– Quel était votre travail avant de devenir dominatrice ?
– Si vous pouviez avoir une personne sous vos pieds, ce serait qui ?

   Des séances sont également racontées, sous la forme d’une histoire qui nous immerge dans l’intimité d’une séance.

   Les dominatrices interviewées sont toutes différentes : certains sont gynérarchistes (elles pensent que les femmes sont supérieures aux hommes et aspirent au règne de femmes), d’autres très engagées dans la cause féministe. Elles ont parfois leur propre donjon, pratiquent également dans leurs loisirs, possèdent des soumis à titre privé ou non… Chacune possède son style bien à elle : garçonne androgyne tout de latex vêtue, princesse des mille et une nuit avec des voiles roses… un style intensément fetish, sexy, ou évoquant un jeu de rôles, comme le sage chemisier blanc de directrice… Elles ont bien sûr chacune leurs pratiques préférées maîtrisées sur le bout des doigts.
   J’ai commencé par lire l’interview de Maîtresse Lunatika, fabuleuse dominatrice tatouée et fétichiste du cuir, heureuse de la retrouver et d’entendre sa voix. J’ai dévoré ensuite des interviews de dominatrices hors normes, passionnée par leurs débuts, leurs parcours, leurs motivations et kinks : Karen Chessman, spécialisée dans le dressage de poneys ; Mistress Elis Euryale qui confie son abasiophilie (fétichisme du matériel médical comme les orthèses, béquilles…), son acrotomophilie (fétichisme lié aux amputations), et sa façon de s’épanouir dans un bdsm orienté vers les jeux médicaux ; Maîtresse Maylis, qui utilise la cage de chasteté comme un moyen de maîtriser des masturbations trop fréquentes ; Fetish Queen Hinako, qui revendique son côté swith même s’il est mal vu, et l’assume : « I’ll be the one to change Japanese BDSM »…
   Et je n’en suis qu’au début du livre, je sens que je vais en apprends de belles sur des kinks hors normes ! (Évidemment, je le lis dans le désordre, attirée par telle ou telle…)

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   Inanna Justice me raconte combien ce travail d’enquête lui a plu. Dominatrice professionnelle elle-même, elle n’a pas découvert de nouvelles pratiques, mais confronter son point de vue sur la domination féminine avec d’autres dominatrices l’a passionnée. Comprendre leurs différences d’opinions lui a permis de se poser des questions. Inanna Justice se veut militante et défend ardemment la cause des femmes et des travailleuses du sexe. A l’occasion de ces échanges avec ses collègues du monde entier et de la sortie de son livre, elle a décidé d’assumer et de s’engager pleinement en se montrant désormais à visage découvert.
   L’influence de la culture sur la façon de dominer l’a interpellée aussi. Les dominatrices exercent souvent en dehors de leur pays d’origine, comme elle-même d’ailleurs, sans doute pour gagner en liberté ?
   Inanna Justice a souhaité superviser entièrement la réalisation de son livre. Elle a choisi de maîtriser toutes les étapes et de s’entourer uniquement de femmes. Ainsi, la superbe couverture été réalisée par la photographe Alice de Montparnasse qui a su relever le défi avec brio : une photo de couverture qui incarne une dominatrice « symbolique », dans laquelle toutes peuvent se reconnaître, et sans mise en valeur d’une pratique particulière.
    La mise en page a été réalisée par une graphiste. Inanna Justice a elle-même compilé et harmonisé les réponses, en respectant les propos de chacune. Les dominatrices ont fourni de très belles photos. Inanna Justice rêve un jour de voyager pour les rencontrer en réel et de réaliser un livre illustré des photos de son compagnon  
   Le résultat est particulièrement réussi : un beau livre d’art, magnifiquement illustré, présentant des femmes puissantes, déterminées, et passionnées par leur travail.
   – Je lui ai demandé si elle figurait dans son livre, mais elle a secoué la tête. Elle apparaît seulement en épilogue, avec une interview en forme de clin d’œil. Si elle souhaite partager un jour son parcours personnel, elle le fera à l’occasion d’un autre livre.

  I forgot to tell you : le livre est en anglais… ce qui représente un petit effort pour nous les Français qui ne sommes pas toujours doués en langues. Je ne suis pas de mon côté spécialement fluent in English (même si j’y travaille intensément en regardant moult séries en VO), mais je le dévore sans difficulté, et c’est l’occasion de faire quelques progrès dans la langue de Shakespeare avec enfin un livre qui nous tient en haleine ! Parfois, je cherche un mot (avec ma liseuse, c’est facile : j’appuie dessus, et j’ai la traduction en direct via Google). Désormais, je sais que stallion, ça veut dire étalon – ça peut servir dans les dîners en ville ! (je ne vous dirai pas dans quel contexte j’ai appris ce mot, j’ai assez « spoilé » comme ça, mais j’en ris encore, excellent ! Ces dominatrices débordent d’idées pour en faire voir de toutes les couleurs à leurs soumis !)

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   De nombreux événements sont prévus pour présenter et dédicacer le livre.
  
C’est l’occasion de rencontrer Inanna justice et de se procurer le livre
   – Jeudi 13 octobre : lors de la soirée « Le Règne de dominas », dans le club Cris et chuchotements
   – Jeudi 20 octobre : dédicace dans la boutique fetish Métamorph’Ose
   – Vendredi 28 octobre, lors des Goûters du divin marquis, la veille de la Nuit Dèmonia

   Pour en savoir plus et vous le procurer :
   Le site dédié au livre

  
   L’autrice

   Inanna Juste est dominatrice professionnelle depuis plusieurs années. C’est un choix très réfléchi, elle a quitté son travail « Vanille » progressivement afin de se consacrer pleinement à la domination.  
   Au-delà des séances individuelles qu’elle assure pour les soumis, elle organise un dîner entre dominatrices professionnelles tous les mois, ainsi que des ateliers à thème pour se former. Elle croit beaucoup à la coopération, à l’entraide, à l’accueil des nouvelles venues…. Elle ambitionne de réunir la communauté française des dominatrices professionnelles autour d’elle ; ensemble, elles seront plus fortes encore !
   Elle s’investit également beaucoup sur son site web et propose des articles sur les différentes pratiques et sur la domination féminine. Un véritable guide pratique déjà très complet sur le BDSM !

   Inanna Justice déborde de projets : d’autres livres, des événements… sont prévus.  Vous pouvez la suivre sur son site et les réseaux sociaux pour vous tenir au courant :
   Son site
   Twitter
   Facebook
   Instagram
   Tik Tok

   Photos : Inanna Justice

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