Jeudi soir, Flore Cherry présentait son nouveau livre : Le microscope dans la culotte
Ce titre qui attire tout de suite notre attention ! Il vient de paraître aux Éditions Alisio (après être paru en partie sous forme d’articles dans Science et Vie). Flore s’est entourée de 40 experts, afin de « répondre à des questions du quotidien ou sociétales avec une approche rationnelle ».
La soirée commence par de joyeuses retrouvailles dans ce beau lieu du Boudoir des muses où j’ai quelques souvenirs émus, avec un jeu, histoire de faire connaissance, et de gagner aussi, des cadeau sont prévus ! (On reconnaît tout de suite les plus joueurs, tout de suite « à fond » ^^). Nous disposons chacun et chacune d’une enveloppe, avec une réponse à une question scientifique, et on doit faire du troc avec les autres pour récolter les autres réponses. Des questions issues du livre, farfelues ou intéressantes, j’en ai retenu quelques-unes :
– Le Propranodol pourrait atténuer les symptômes du chagrin d’amour : les obsessions, les souvenirs en boucle, améliorer les troubles de sommeil… – je note, ça peut servir.
– On a diabolisé la masturbation à partir du 17e siècle après avoir vu un spermatozoïde pour la première fois au microscope (objet phallique par excellence, remarque Flore au passage) : ça bouge, c’est vivant, et porteur de vie ! (Comment la science s’est retrouvée instrumentalisée par la religion et les bonnes mœurs)
– Ce n’est pas forcément le spermatozoïde le plus rapide qui « gagne », l’ovule a son mot à dire, et « choisit » son partenaire via des signaux chimiques. Voilà qui change tout ! L’ovule ne se contente pas d’attendre lascivement le plus véloce…
La sexualité, avis d’experts
La sexualité a énormément changé ces dernières années grâce aux avancées technologiques : sextoys, applis de rencontres, le viagra, le porno… Flore s’est attachée à traiter tous ces aspects sous l’angle scientifique,
Des scientifiques et experts ayant contribué au livre prennent la parole :
– Fabien Sindikubwabo, chercheur à l’institut Curie nous fait part de ses recherches sur le cancer du sein, une piste a été trouvée en utilisant du fer, dont les cellules cancéreuses sont friandes, afin qu’il s’accumule jusqu’à les faire exploser !
– Jessica Pirbay, autrice de Puissante et orgasmique (ce titre aussi !) évoque l’importance des hormones : l’ocytocine bien sûr, l’hormone de l’amour, qui diminue le stress, apporte du bien-être… et aussi la progestérone et œstrogènes, dont la programmation est cyclique, alors que la testostérone fluctue selon l’environnement.
– Deux jeunes femmes interviennent ensuite à propos de l’accouchement. La Docteur Marie-Pierre Goumy révèle qu’un accouchement sans douleur, et même extatique est possible. (mince, j’ai raté quelque chose, mais je reste très curieuse !). Dans La grossesse sereine, Charline Gayrault explique que les techniques d’’accouchement sans douleur permet aux hormones d’exploser, de faciliter le lien entre la mère et l’enfant. A noter que nous n’avons pas de chance : l’espèce humaine est la seule qui connaît tant de souffrances en accouchant « naturellement », et ce n’est pas en raison du péché d’Eve, c’est parce que la tête du bébé est trop grosse (notre cerveau intelligent), et notre bassin trop étroit (notre station debout).
– Un sociologue, Vincent Cocquebert m’a tenue en haleine : pourquoi faisons-nous moins l’amour qu’avant ! (alors que paradoxalement, nous n’avons jamais été aussi libres, et n’avons jamais eu autant « d’occasions » !). L’on vit dans la « civilisation du cocon » depuis 40 ans : besoin de sécurité, crainte de l’altérité… on se met de moins en moins en couple, on a même de moins en moins d’amis, l’anxiété augmente. La sexualité, c’est une prise de risque ! Tout s’accélère depuis 2010 avec l’explosion des sites de rencontres, et ce paradoxe : hausse des possibilités, diminution des ébats. On transfère notre libido sur des univers culturels : jeux vidéos, séries Netflix… on choisit de chiller plutôt que baiser. Les écrans absorbent notre énergie, on ressent une sorte de fatigue existentielle, on fait moins d’efforts…
– Amandine Jonniaux (Oh my gode) dédiabolise les sextoys : ils ne vont pas remplacer un partenaire de chair et de sang, ce sont des adjuvants à la sexualité ! Ainsi, les sex doll, aussi réalistes soient-elles, restent marginales… Bientôt, des sextoys avec IA, apprenants et personnalisés, vont nous aider à muscler notre périnée, traquer la qualité et le nombre de nos orgasmes… (moi qui suis toujours bloquée depuis tant d’années avec le Womanizer première génération, level 1, voilà qui ouvre des perspectives)
Une participante pose la question que l’on se pose toutes (merci !) : si on abuse des sextoys, est-ce qu’on insensibilise son clitoris ?
— Non ! Ou alors très temporairement… le risque en revanche c’est de ne plus pouvoir atteindre l’orgasme autrement, car le cerveau, paresseux, a pris ses petites habitudes…
Une question me brûle les lèvres : quelle est la fréquence conseillée pour ne pas « habituer » son cerveau ? Mais je n’ai pas posé ! Je suppose que c’est comme l’alcool, il ne faut pas jouir artificiellement tous les jours, au risque de se « conditionner ». (Avec modération, encore et toujours !)
– François Krauss, statisticien à l’IFOP clôt le bal avec la présentation de sa méthode et quelques stats. J’ai retenu que : 30% des femmes avaient déjà pratiqué la sodomie (quoi, c’est tout ? Mes « sœurs » ne sont-elles par curieuses ? Mais peut-être ai-je mal noté la question, et c’était plutôt « pratiquent régulièrement ». J’ai noté un propos intéressant : les personnes ayant confiance en elles, conscientes de « leur valeur sur le marché » (ah ah) sont celles qui séduisent le plus, même sans cocher « toutes les cases » rationnelles (Vraiment ? OK, c’est noté, on va essayer, c’est pas gagné ^^).
Cet aperçu des questions abordées dans le livre donne drôlement envie de découvrir toutes les autres ! Par curiosité déjà, et je pense que mieux comprendre notre « fonctionnement » ouvre la voie du nirvana…. La science, c’est la magie d’aujourd’hui dit-on !
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