La beauté de la grammaire française

Un peu de grammaire !

J’aime beaucoup regarder les vidéos de Julie Derussy : elle décortique et analyse des contes, des mythes, des œuvres classiques, des chansons, avec humour et un regard acéré. Elle n’hésite pas à dénoncer les abus qui se cachent dans des œuvres parfois adulées, reconnues comme des classiques… (voir aussi son livre « La fille aux yeux fermés »)
Et on apprend des choses aussi, on profite parfois d’une leçon de grammaire !

C’est ainsi que j’ai découvert récemment avec ravissement l’existence de « L’irréel du présent », j’en ai eu des frissons comme si elle venait de prononcer une formule magique et de me lancer un sortilège !
Cette forme grammaticale pleine de poésie est utilisée pour exprimer une impossibilité dans le présent, une nostalgie, un regret. Elle est composée de l’imparfait suivi du conditionnel :
– Si je pouvais revenir en arrière, je ferais autrement
– Si la téléportation existait, je voyagerais partout
– Si j’avais des ailes, je m’envolerais
(autant dire qu’on la pratiquait d’instinct sans la connaître !)

J’en parle le soir au diner, tout le monde embraye sur la beauté et la complexité de notre chère langue française et s’extasie. Ma fille enchaîne, fière de son petit effet :
— Il y a aussi « Le présent de vérité générale »
Et là, petit frisson à nouveau ! « Le présent de vérité générale », voilà qui sonne comme un slogan politique dans 1984 !
Mais il s’avère bien moins sombre que les connotations que je lui colle : il est utilisé pour énoncer un fait, une évidence :
Une semaine dure sept jours, La terre est ronde, Les chiens aboient, etc.
On le retrouve souvent dans les proverbes de sagesse populaire : L’habit ne fait pas le moine, etc.

– Si je connaissais un éminent grammairien à lunettes, je lui demanderais de me murmurer des figures de style et des formes grammaticales à l’oreille 😉

Photo : le dernier livre de Julie Derussy, « La fille aux yeux fermés », je suis en train de le lire, très prenant : il y a son témoignage, ce qui s’est passé dans sa famille, des analyses de textes classiques. Et nous ouvrons les yeux.

3 commentaires

  1. a écrit :

    En effet Clarissa! Cela, sans oublier nos bons vieux subjonctifs imparfaits! Pour le coup, ils étaient plus que parfaits, eux. Sacré présent offert par la langue française…
    Sur une note plus pessimiste, on pourrait voir émerger une troisième langue française, celle, industrielle, produite par les intelligences artificielles, notamment en traduction mais sans doute aussi en rédaction. Pauvre, sans grâce, efficace: c’est dommage. Oui, retenons plutôt tout ce que l’humain a pu produire de complexe et de foisonnant!

  2. a écrit :

    Dans le domaine des formes grammaticales dont le nom est méconnu, on pourrait encore citer le « passé surcomposé »… Bonne semaine à vous, Clarissa!

    1. a écrit :

      J’adore ! Quelle joli nom aussi… Je le découvre grâce à vous, et voilà qu’il a déjà quasiment disparu ! C’est un peu triste toutes ces conjugaisons qui disparaissent, même si elles sonnent bizarres à l’oreille, même si notre langue avait besoin de se simplifier, je le reconnais. Je le regrette quand même : la complexité, c’est le foisonnement, les mille nuances, l’érudition aussi (je vais rouvrir mon Bescherelle !). Il y aura de toute façon toujours deux langues françaises : la langue écrite (avec son passé simple par exemple), la langue parlée (avec son passé composé)

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