J’ai lu Belle du Seigneur a 20 ans, âge idéaliste par excellence. Ce choc ! Je me suis bien exaltée, emportée par cette histoire d’amour hors-norme, passionnelle, solaire, avec ses côtés sombres aussi… Je l’ai tellement aimé qu’il est toujours dans ma bibliothèque depuis (malgré son sale état), quand presque tous les autres livres lus sont stockés à la cave dans des cartons, dans l’attente de jours meilleurs (de la place !)
Je découvre en écoutant un podcast que l’auteur voulait en fait dénoncer les ravages de la passion, mais son histoire a été prise « au premier degré », et son livre accueilli comme l’un des plus belles histoires d’amour de tous les temps ! (une dark romance dirait-on aujourd’hui, au regard de la relation qui devient de plus en plus toxique à mesure que le temps passe)
À noter que Nabokov aussi a longtemps été pris « au premier degré » avec Lolita ! Il voulait dénoncer les abus d’un homme mûr sur une toute jeune fille, mais c’est Lolita qui a été perçue comme une nymphette allumeuse, jouant de ses charmes.
Ces malentendus littéraires et cette incompréhension entre un auteur et ses lecteurs et lectrices ! (même si maintenant on ouvre les yeux). Si jamais vous en connaissez d’autres, je commence une collection…
Des amis ont ajouté :
– Les liaisons dangereuses : malgré une préface de Laclos expliquant qu’il condamne les libertins, ce roman a été considéré comme une invitation à le devenir.
– La jungle, livre destiné à dénoncer la condition ouvrière, mais les lecteurs se sont surtout inquiétés des conditions d’hygiène de l’industrie de la viande
Le podcast en question : Liste de lecture d’Ambre Chalumeau, sur Deezer par exemple.
Elle parle avec feu de ses coups de cœur littéraire, et donne envie de tous les lire ou relire !
