Dracula !
J’avais déjà entendu pas mal de critiques (négatives), mais ça m’était égal, j’avais très envie de le voir quand même ! J’aime trop ce mythe, le livre fondateur et tout ce qu’il a engendré, avec un gros coup de cœur pour le Dracula de Coppola, mystérieux, inquiétant et envoûtant à souhait !
J’ai donc sollicité un amateur expert du genre pour m’accompagner (ce qui a donné de plaisants échanges à la sortie ^^) et je me suis installée avec satisfaction dans la salle obscure (ça faisait longtemps), chaudement habillée, méfiante envers la clim.
L’histoire en deux mots :
Fou de douleur suite à la mort de son épouse, Vlad renie Dieu, il est donc maudit. Persuadé qu’elle va se réincarner, il la cherche pendant 400 ans dans plusieurs cours d’Europe, se livrant à de petites danses sympas, mais hors-sujet je trouve (l’occasion d’admirer de beaux costumes !)
Mon avis :
J’ai retrouvé peu ou prou l’histoire racontée par Coppola, mais contée de façon plus lourde, avec de plus grosses ficelles : les acteurs surjouent souvent je trouve (en particulier l’amie de Mina, âme damnée de Dracula), ou au contraire ne jouent pas assez (le médecin)
Dracula et Mina sont bien, mais hélas, le souvenir des acteurs du Dracula précédant leur fait de l’ombre…
Je n’ai pas ressenti la magie, le mystère, et surtout, je n’ai pas eu peur un seul instant, alors que je sursaute à la moindre porte qui claque ! Cette déception ^^
Besson a choisi de conter le mythe sous l’angle romantique, mais son romantisme ne m’a pas touchée, c’était du grand spectacle…
Et puis je l’ai vu en VO, et les accents français des acteurs m’ont perturbée ^^ J’aurais mieux fait de voir le film en VF, pour une fois !
Quelques trouvailles sauvent le film et ont fait que j’ai passé un très bon moment (outre mon cavalier de choix !) :
– J’ai beaucoup aimé le début, bien kitch, avec des armures fabuleuses (mais je me serais bien passée de la scène des pièges, alors que la poursuite à cheval dans la neige était si belle)
– J’ai adoré l’idée de la boite à musique : quand Elizabetha (son épouse au début) le désire, elle fait jouer la musique qui retentit dans tout le château (magnifique), et lui, fou de désir, accourt aussitôt (un peu façon réflexe de Pavlov ^^)
– J’ai aimé les mignonnes gargouilles bagarreuses, craquantes (on comprend pourquoi à la fin). Elles sont dignes de Disney et du château de la Belle et la bête ! (l’affiche du film est d’ailleurs digne d’ Hôtel Transylvania)
– Le château, les décors, les costumes… sont très réussis, je me suis régalée à chaque image, on en prend plein les yeux !
– Des scènes m’ont plu : les scènes d’amour au début, la chevauchée dans la neige, l’empilement de religieuses voulant le baiser de Dracula dans le couvent, quand il cherche à se rajeunir, l’assassinat de l’homme d’église avec un crucifix pointu, après que le christ ait versé des larmes de sang…
– La musique, très bien, épique comme il faut, avec la petite ritournelle de la boîte à musique comme des clochettes, la seule touche vaguement inquiétante du film…

Mais la fin, je n’y ai pas cru ! (et au cinéma, c’est important de « croire », sinon, on est brusquement éjecté du film, et on se retrouve bêtement sur son siège, dans une salle de ciné tout ce qu’il y a de plus normale) :
* attention spoil*
Dracula finit par dénicher sa dulcinée, mais finalement, hop, à peine l’a-t-il retrouvée qu’il se repent, et il la libère, par amour, toujours ! What ? Tant de souffrances, de manque, de torture, de folie, dénoués en un instant, après seulement quelques belles paroles du prêtre (pas mal, mais trop bavard, ça n’en finit plus), et envolées en fumée (joli scène sinon)
(maintenant j’ai envie de relire le roman, pour revenir aux sources !)


