Je regarde parfois des vidéos de conseils d’écriture, je lis aussi des articles, des posts Facebook ; c’est souvent inspirant, je prends de bonnes résolutions. Discipline, régularité, détermination, concentration : les maîtres mots pour écrire !
De mon côté, rien de tout cela, je suis mes envies du moment, et parfois, l’envie d’écrire se présente au mauvais moment, comme ce matin par exemple :
– Je dois bientôt partir, quand soudain une histoire surgit dans mes pensées, avec l’envie, urgente, de l’écrire, comme ses rêves que l’on veut noter dès le réveil, avant qu’ils ne se dissipent avec la lumière du jour.
J’en ai pour cinq minutes, je lance Word, tapote une phrase ou deux. Mince, je suis en retard, je file à mon rendez-vous.
– Je me hâte, je cours sur le pavé parisien, j’ouvre le dictaphone de mon téléphone, et prononce quelques phrases d’une voix essoufflée et étouffée, de crainte que les passants n’entendent mes insanités. Des phrases qui dansaient sans répit dans mes pensées, et une fois enregistrées, je peux tourner la page, me laisser porter par la suite de mon histoire.
– Installée dans le métro, je pianote de tous mes doigts dans l’application Notes de mon téléphone, avec la prédiction d’écriture qui apporte une touche de fantaisie bien à elle.
– La salle d’attente enfin, je suis en retard, mais mon rendez-vous est en retard aussi. Je respecte scrupuleusement les consignes : pas de téléphone. Je prends mon cahier, je poursuis frénétiquement mon récit à la main jusqu’à l’appel de mon nom. C’est à peine lisible tant je me dépêche pour écrire à la vitesse de mon imagination. En vraie fétichiste de la papeterie, j’ai pourtant mis tous les atouts de mon côté : un feutre fin qui glisse tout seul sur les douces pages lisses des cahiers Clairefontaine.
De retour à la maison, j’ai intérêt à ne pas trop attendre avant de tout reprendre au propre sur Word : mon cahier, mon vocal, ma note de téléphone… au risque de tout mélanger et de ne rien y comprendre sinon ! Car évidemment, je n’écris pas ou ne dicte pas des passages dans l’ordre chronologique de mon histoire, mais ceux qui me passent par la tête à l’instant T.
– Combien d’histoires perdues à jamais dans divers cahiers et carnets de toutes tailles, des notes de téléphones volés, des tréfonds d’ordinateurs à la casse depuis longtemps, ou noyés dans un dossier « divers », car j’ai négligé ce travail ^^ (Aucune œuvre majeure heureusement (ou hélas), je n’écris que des futilités !)
Seule me plaît la transe d’écriture, la danse des doigts sur le clavier, l’écriture automatique dans les cahiers ! Rassembler mes notes, les organiser, relire, rechercher les incohérences, les corriger : là commence le véritable travail d’écriture, dans lequel il faut aussi trouver du plaisir, au risque de tout laisser en plan, jusqu’à l’idée d’histoire suivante qui me séduit et m’appelle toutes affaires cessantes !
