Writober jour 1 : Moustache
(En ce premier jour du jeu d’écriture, je reste dans ma zone de confort, l’érotisme ^^)
J’ai toujours aimé les filles en secret, et depuis que mon chéri a une amante, je me délecte de ses baisers ! Sa moustache embaume un parfum de femme, un parfum intime envoûtant. Je l’embrasse passionnément, je tente de boire des gouttes de ce nectar accrochées dans les poils, en vain. Il ne reste que leur souvenir, ce parfum enivrant. Un jour, je lui demanderai si je peux venir pour la lécher directement !
Pénélope tissait à l’infini, songeant mélancoliquement à Ulysse.Cependant, ce gougeât tardait à revenir, sûrement retenu dans les mailles du filet de quelque gourgandine. Pénélope ruminait en tissant le jour, en dénouant la nuit ; elle allait finir par choisir l’un de ses prétendants, elle n’en pouvait plus ! Elle différait sans cesse, ils étaient tous plus laids les uns que les autres… Son regard croisa par hasard celui de son esclave, un beau spécimen tout en muscles.
— Que puis-je pour vous, ô ma reine, osa-t-il demander, fébrile de sentir son regard peser sur lui.
Pénélope ne daigna pas lui répondre, ce n’était qu’un esclave. Il le saurait en temps voulu.
Le soir-même, elle le convoquait dans sa chambre. Et puis dans ses bras.
Tableau : J.W. Waterhouse (je n’ai pas réussi à choisir entre les deux)
(Je répare là un traumatisme d’enfance, quand je dévorais L’Iliade et l’Odyssée : je devinais combien Ulysse s’amusait, au fond, si on lisait entre les lignes, en belle compagnie, quand Pénélope lui restait fidèle, se desséchait, et s’usait les yeux sur son ouvrage… ce n’était pas juste !)
Writober jour 3 : Couronne

Après tant de rudes combats, la couronne est enfin à moi ! Tous mes adversaires ont été éliminés, écartés du trône à jamais, ah ah ah ! Mon règne est venu, pour les siècles des siècles, et…
— Bon, Tristan, tu me montres la fève au lieu de frimer avec ta couronne en papier doré … Hé oh, tu rêves ?
— Heu, oui, non … tiens, un chaton de plus pour ta collection !
(Peinture : King Arthur, de C.E. Butler)
Writober jour 4 : Trouble

Écho se consumait d’amour pour Narcisse, mais ce cuistre l’ignorait. Il se mirait sans fin dans le lac, au point d’en oublier de manger. Il dépérissait, et Écho se désespérait. Soudain, une illumination ; comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ! Elle plongea nue dans ces eaux trop calmes, provoquant forces éclaboussures et vaguelettes. Le reflet de Narcisse se troubla, la malédiction fut rompue. Le jeune homme leva enfin les yeux : une ravissante nymphe nageait dans sa direction, vêtue de ses seuls cheveux. Il plongea à son tour et ils s’enlacèrent, heureux. Ils s’étaient trouvés, toute parole était inutile – ce qui arrangeait bien Écho.
(tableau : J.W. Waterhouse)
Writober jour 5 : Cerf
Le cor retentit, la chasse à courre s’élança. Les chiens flairèrent une biche, ils la pourchassèrent jusqu’à ce qu’elle s’écroule, et se ruèrent sur elle. Soudain, un cerf surgit, magnifique avec ses bois majestueux. Il s’interposa, repoussant les chiens de ses bois avant de les affronter, son poitrail offert à leurs morsures.
Touché, leur maître les rappela et sonna la fin (définitive) de la chasse. Il mit ses chiens à la retraite – ils s’en trouvèrent fort bien – et troqua son cheval contre un bâton de marche. Le cerf ne manquait pas de croiser son chemin, ils échangeaient des regards entendus, unis pour protéger la forêt et ses animaux.
Writober Jour 6 – percer

Ado, je rêvais d’avoir les oreilles percées ! Ma mère refusait, mais j’en avais tellement envie, j’ai fini par le faire en cachette. Elle s’est contentée de lever les yeux au ciel, elle avait fait tout ce qu’elle avait pu.
Aujourd’hui je regrette, c’est si délicieux de se faire grignoter le lobe de l’oreille !
À mon tour, j’ai tout tenté pour dissuader ma fille de se percer les oreilles. J’ai échoué, malgré tous mes arguments, y compris celui-là, que je trouvais pourtant imparable 😉
– Tableau : Jeune fille à la perle, Wermeer
(ceci n’est en rien une critique contre les oreilles percées, je serais mal placée pour le faire 😅, mais plutôt une mise en garde sur les décisions irrémédiables prises trop jeune…. On fait ce qu’on veut de son corps, bien sûr, mais parfois les enfants, les ados, veulent surtout suivre la mode du moment, faire comme les copines ou les influenceuses, avant même de savoir ce qu’elles veulent, elles, avec leur personnalité propre. C’est une mission difficile pour les parents : leur apprendre à s’écouter, à attendre parfois, car on ne sait pas toujours ce qu’on veut au fond de soi quand on est une ado (et d’ailleurs plus tard non plus) et ne pas avoir peur de se démarquer, d’affirmer sa singularité, même si c’est dur quand on est jeune (et plus tard aussi, le fameux « regard des autres » qui n’existe que dans notre imagination torturée)
Writober jour 7 : Étoile de mer

Ce jour-là, il se plaignit une fois de plus.
— Tu ne pourrais pas faire des efforts quand on fait l’amour ! Montrer un peu d’enthousiasme, prendre des initiatives, me sucer… Je m’ennuie, moi ! Tu fais l’étoile de mer, tu…
Il se figea, les yeux exorbités. Sa femme s’animait, tressaillait, soudain dotée de multiples bras qui l’enserrèrent et le transpercèrent de toutes parts. Il expira dans des râles épouvantables.
Elle respira enfin ; elle n’en pouvait plus de ce mufle, sa mission d’infiltration sur Terre avait des limites !
Writober Jour 10 : Balayer
— Ma chérie, regarde l’état de ta chambre, elle est pleine de toiles d’araignées… prends donc ce balai et nettoie-moi tout ça !
Pour toute réponse, la jeune fille enfourcha le balai et s’échappa par la fenêtre. Elle écumait, sa mère ne voyait donc pas que les araignées étaient ses amies ? Elle ne comprenait rien !
Sa mère la regardait faire ses premières pirouettes dans le ciel en souriant ; enfin sa fille avait trouvé le courage de s’envoler !
Writober jour 11 : Piqûre
Au départ, Tom ne ressentit qu’une simple démangeaison, avant de commencer à se transformer ; il devenait un super héros ! Comme il enviait Spiderman… pourquoi lui s’était-il fait piquer par une punaise de lit, la loose ! Son seul pouvoir : se retrouver comme par magie dans les lits les plus chauds de la ville – ce qui avait des avantages, il est vrai !
Writober jours 12 et 13 : Déchiré et Boire
Céline s’éveille avec difficulté, une barre au milieu du front ; qu’est-ce qu’il lui a pris de boire autant à ce pot de départ, c’est vraiment n’importe quoi ! Elle ne tient pas l’alcool, elle le sait bien pourtant ! Mais elles s’amusaient tellement avec ses collègues, elles étaient déchainées, et même déchirées… pourvu qu’il ne se soit rien passé de gênant.
Soudain elle sursaute : un homme dort dans son lit ! Elle a ramené un gars… Elle n’en a aucun souvenir ! Effarée, elle réalise qu’il s’agit de son chef, il devait être aussi saoul qu’elle.
Vite, se lever, faire semblant d’avoir dormi sur le canapé… Ah, trop tard, il ouvre les yeux.
Céline se liquéfie sur place, dans l’attente de la sentence, son licenciement sans doute.
— Céline ! Si tu savais depuis combien de temps je rêve de ce moment… Je t’ai aimée dès que je t’ai vue, le jour de ton arrivée dans le service !
Céline se fige, statufiée, le temps que l’information parvienne à son esprit embrumé. Voilà autre chose… Mais tout compte fait, cela vaut mieux qu’un licenciement !
Writober jours 14 15, 16, 17 : tir groupé pour Tronc, lambeaux et bourde, orné
Le tronc de l’église, pourtant orné de la sainte croix, était régulièrement volé. Le curé s’étonnait, qui pouvait s’intéresser à ces quelques pièces déposées là pour des cierges, un maigre butin en vérité. Un professionnel en tout cas, nulle trace de son larcin !
Le curé décida de surprendre son voleur en flagrant délit, il se cacha dans le confessionnal après la sortie de la messe (l’heure faste pour l’achat des cierges), et scruta le tronc. Il patienterait des heures s’il le fallait ! Il somnolait quand soudain, une silhouette en lambeaux trotta à pas menus vers le tronc, et l’ouvrit sans efforts apparent. Le curé bondit.
— Coquin, je te tiens !
Il réalisa sa bourde, c’était sa bonne !
— Mais enfin Églantine, pourquoi ?
— Monsieur le curé, vous ne me versez plus de salaire, je n’ai pas osé réclamer, mais là je n’ai plus de bas, je m’habille de haillons, alors je pense que Jésus ne m’en voudra pas de piquer dans la caisse avec ma clef, après tout, je bosse pour lui !
Writober jours 18 à 21 : rivaux, arctique, explosion, accord
Les deux pays rivaux se menaçaient en une escalade de violence sans fin. Aucun accord ne put être trouvé. Le point de non-retour était atteint, les missiles furent lancés. Ils explosèrent en même temps au-dessus des continents, anéantissant l’humanité. Seule une petite mission scientifique survécut, bien à l’abri en Arctique. Une cinquantaine de personnes, des savants de tous les pays du monde, unis par le goût de la nature et des sciences, éloignés de toute querelle politique. En âge de procréer. Ils décidèrent sur le champ de repeupler la terre, et se mirent immédiatement à l’ouvrage.
Writober jour 22 : bouton
Chloé contemplait désespérée son bouton sur le nez ! Elle allait devoir annuler son « date ». Elle eut soudain une idée : et s’ils se voyaient dans le noir, à tâtons ? Ce serait amusant, pour une première fois ! Et plus de complexe à avoir… La rapidité avec laquelle son futur partenaire accepta aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Elle le reconnut tout de suite : son ex ! Il s’était créé un faux profil avec une fausse photo pour la séduire, et avait sauté sur l’occasion. Cependant, il empestait toujours autant ce parfum immonde, elle le jeta dehors avec fracas.
Writober jours 23 et 24 : Luciole et tapage
Elle dut se rendre à l’évidence, elle s’était enfoncée trop loin dans la forêt. Le soleil venait de se coucher, bientôt on n’y verrait goutte. Comment retrouver son chemin dans le noir ? Le dernier rayon du soleil disparut, la forêt fut plongée dans la nuit, mais soudain, une myriade de petites lumières s’alluma, éclairant le chemin. Des lucioles ! Elle bénit ses petits anges gardiens, espérant qu’elles la protègent aussi contre ces animaux qui s’éveillaient et faisaient un tapage
de tous les diables dans les buissons environnants.
Writober jours 25, 26, 27 : Enfer, déroutant et Oignon (dur dur cette année de tenir le rythme ^^)
L’enfer s’ouvrit sous ses pieds, il avait commis l’irréparable aux yeux de sa douce, elle venait de claquer la porte et de partir, furieuse. Comment se faire pardonner ? Ah oui, il allait éplucher des oignons, il aurait les larmes aux yeux, elle en serait tout attendrie !
Il eut tout juste de se rassoir sur le canapé, elle revenait déjà.
Elle sourit, toute colère évanouie en voyant son chéri, il sentait l’oignon frais : il s’était mis aux fourneaux pour elle !
— Oh tu as décidé de te faire pardonner en me cuisinant un bon petit plat, c’est adorable, je suis touchée…
Il grimaça un sourire et fila en cuisine éplucher un nouvel oignon. Et cuisiner quelque chose. Il pleurait à chaudes larmes et maudissait sa langue bien pendue.
Writober jour 28 : Squelettique
Ce salaud de prof de philo avait mis 1 sur 20 à sa dissertation ! Sa moyenne n’allait pas s’en remettre… Certes, elle avait planché seulement quelques minutes au lieu des 4 heures prévues, mais quand même, quelle sévérité ! Elle prit son courage à deux mains et plaida sa cause à la fin du cours.
L’homme de lettres fronça les sourcils.
— Cette copie squelettique ne vaut rien. Un unique paragraphe quand j’attendais au moins quatre pages !
— Monsieur, il s’agit d’un commentaire sur « L’être et le néant ». Dans ma dissertation, je me suis intéressée au néant, précisément. Je ne pense pas être hors sujet avec mes quelques lignes ! Je suis même au cœur du sujet si je puis me permettre !
Le professeur éclata de rire, et, beau joueur, ajouta un zéro à côté de son 1.
Writober jour 29 : Leçon
— Maman, à quoi ça sert les maths ! Moi je veux être chanteuse !
— Cela te servira toute ta vie : compter, additionner, multiplier, la règle de trois…
L’enfant, accablée, se replongea dans son problème de maths, une histoire d’argent de poche. Quelque chose la titilla dans l’énoncé : cette fille recevait 5 euros par semaine, et elle rien du tout. Elle sauta sur l’occasion.
— Les maths, ça sert pour l’argent de poche ! C’est dit dans mon livre : au CP on a le droit à 5 euros toutes les semaines, mais moi, j’ai rien, c’est pas juste…
La mère, bonne joueuse, lui donna un billet, non sans oublier de lui donner une leçon de maths au passage :
— Et à la fin du mois, ça fera combien ?
— Ben zéro, j’aurai tout dépensé !
Writober jour 30 : Vide
À la fin de l’univers, le vide intersidéral régnait : les trous noirs avaient absorbé toute la matière environnante jusqu’au dernier atome. Ils avaient ensuite fusionné les uns avec les autres, avant de s’effondrer sur eux même. Il ne restait plus rien, même pas le souvenir de ce qui avait été.
Le créateur s’en voulu d’avoir chiffonné et déchiré son œuvre, mais il allait tout reconstruire, et cette fois, ce serait l’apothéose ! Dans un élan divin il enflamma l’espace : bang !
Writober jour 31 : Récompense
— Bon chien à sa maîtresse, tiens, tu as le droit à ta petite récompense !
Elle prit une friandise et la leva en l’air.
— Fais le beau ! C’est bien ! Lèche-moi les doigts comme un bon toutou.
Elle lui tendit la main, ravie de sentir sa douce langue la lécher consciencieusement.
— Et maintenant, tu vas me lécher autre chose !
Le soumis se redressa, ravi. Sa maîtresse s’était enfin lassée du Pet play, elle voulait à présent un esclave s3xuel ; il serait son homme !


