Chris McCandless est un jeune homme épris de liberté, de nature, de beauté, de liberté, en guerre contre les diktats de la société (suivre des études, décrocher un job, fonder une famille) . Il décide de partir à l’aventure, et se met en route, avec un maigre bagage. Sauvage et idéaliste, débrouillard, mais tête brûlée, il prend des risques insensés (comme tous les jeunes, mais la plupart se contentent d’excès de vitesse ou de cuites carabinées, et puis c’est la fin des imprudences, il se rangent – pas tous !). Chris ne s’arrête jamais longtemps en chemin, et cherche à s’enfoncer toujours plus loin dans la nature.
La nature américaine est immense, elle n’est pas bienveillante à l’égard de l’homme, ni malveillante d’ailleurs. Elle est neutre et inconsciente de notre présence, même si elle en souffre souvent. Inondations, pluies diluviennes, torrents de boue, rivières infranchissables… se succèdent, sans tenir aucun compte de notre voyageur solitaire. Chris garde le sourire, il ne se décourage pas, cette liberté là, il l’a voulue, avec les difficultés qui vont avec, inhérente à un voyage sans préparation, avec une pauvre carte incomplète.
Il s’est mis en route libre, exalté, romantique, mais vers la fin, son journal n’est rempli que de considérations sur le gibier tué et mangé. Se nourrir occupait tout son temps, comme pendant la préhistoire (et lui utilise une carabine) à partir du moment où il opte pour la solitude totale, sa dernière étape, malgré les mises en garde de ses amis et personnes rencontrées en chemin, anxieux de son intrépidité. Malgré ses efforts, il se retrouve dénutri, affaibli, et il finit par s’empoisonner avec des graines de pommes de terre.
Un jeune homme attachant, intelligent, solitaire, mettant la liberté au-dessus de tout, détaché de toute matérialité. Je me suis sentie si triste pour lui, quelle fin tragique.
– Moi aussi j’aime être seule à l’occasion, en liberté, mais en étant assurée du gite et du couvert, pour pouvoir me consacrer toute entière à tout le reste !
Le livre est un peu pénible à lire, alors que j’avais entendu tant de bien du film (mais je ne l’ai pas vu). Il n’est pas dans l’ordre chronologique, il est décousu, il tient plus de notes prises dans un carnet afin de monter un documentaire, ou un roman, mais finalement, flemme, le carnet est publié tel quel ! Le portrait du jeune homme se précise, ainsi que ses mésaventures, au fil des rencontres avec les personnes l’ayant côtoyé plus ou moins longtemps (employeurs, routiers, famille…). Le livre comporte de nombreux allers et retours dans le temps (j’aime bien parfois, mais là, pour un road movie, ça se prêtait mal je trouve) . C’est intéressant, vivant, mais trop désordonné (ou je n’étais pas concentrée). Il y a aussi beaucoup de digressions pour raconter le destin d’autres jeunes ayant aussi risqué leur vie dans la nature, parsemées de considérations et réflexions de l’auteur, qui raconte également sa propre expérience d’ailleurs. Trop triste tous ces jeunes idéalistes amoureux de la nature qui y meurent par imprudence, exaltation, inconséquences, manque de préparation, de chance…
