Dans ma série « Hasards et coïncidences », une anecdote de journée, pour changer des anecdotes de soirée :
Hier après-midi, je me promène le nez en l’air. Mes pensées divaguent, je me dis que cela fait longtemps que je n’ai pas chanté, cela me manque… Je pourrais peut-être passer une annonce sur Facebook ? « Recherche un ami ou une amie jouant de la guitare, pour chanter en chœur »… mais… ce n’est pas la peine ! Je connais un ami qui emmène souvent sa guitare avec lui dans des cafés, etc ! Je pourrais lui demander si on pourrait chanter, un jour ?
Soudain, j’entends une chanson très familière, chantée par une bande d’amis en terrasse, accompagnés d’un guitariste. Je filme un extrait (pour l’envoyer à des amis, private joke : C’est une maison bleue, une chanson qui a hanté notre séjour à San Francisco, on l’avait tout le temps en tête, et il en y en avait toujours un pour la fredonner et exaspérer les autres – pour rire). Je dois chantonner sans m’en rendre compte, car voilà qu’un des chanteurs attablés me fait signe de les rejoindre. Je m’approche, ravie, et je me joins à eux pour chanter à tue-tête California dreams, Elvis Presley (Can’t help falling in love, trop bon), Moustaki, Hasta siempre Commandante (cette exaltation !)… avant qu’ils n’entonnent des succès Espagnols, Portugais, Grecs, entraînants au possible. La guitare passe à un musicien Kurde qui nous joue des succès kurdes, puis un autre ami s’en empare, et là, ô joie : c’est parti pour plein de succès des Beatles ! Youhoo ! Je chante avec enthousiasme, même si c’est parfois trop haut, parfois trop bas pour moi – il me faudrait choisir la hauteur de ma voix une bonne fois pour toutes, au lieu de passer de l’une à l’autre en cours de chanson… jusqu’à ce qu’un voisin se plaigne, ce fâcheux, et nous devons chanter en sourdine Yesterday, Woman…
– La guitare nous met de la joie dans le cœur, me dit l’un d’eux, même si les morceaux sont tristes…
Une nostalgie joyeuse… je vois tout à fait ce qu’il veut dire… C’est le son de la guitare ! (je me souviens encore des live d’un ami guitariste pendant le confinement ! Sombre époque pourtant). Et chanter, quelle que soit la chanson, fait partie des plaisirs du corps, au même titre que danser, manger, baiser, avec des émotions en prime…
Et puis toute la bande d’amis se disperse ; le café doit fermer. Ils ne sont pas du genre à s’échanger les comptes Instagram, je ne sais pas si j’aurais la chance de les recroiser un jour !
En tout cas, c’était une excellente surprise ; je vais finir par croire en mon ange gardien !
Si jamais mon ami que je ne citerai pas, ou un autre ou une autre, se lance sur les quais, en terrasse, avec sa guitare, et cherche de mauvais chanteurs pour massacrer Let it be, j’en suis ! (et aller un peu plus loin dans le temps aussi, au-delà des seventies)
